Environnement Lançonnais

Haro sur le bio

samedi 17 septembre 2011 par Alain KALT (retranscription)

(Source : Le Canard Enchainé du 27 juillet 2011) Du jour au lendemain il serait devenu dangereux de manger bio. La faute aux graines germées allemandes farcies d’E.coli qui, le mois dernier, ont envoyé ad patres 43 personnes. Victime collatérale : le concombre espagnol,accusé à tort dans un premier temps. Les partisans de l’agriculture intensive tenaient leur revanche. Ils allaient enfin pouvoir tordre le cou au bio, se débarrasser de ces casse-pieds d’écolos, empêcheurs de pesticider en rond. Et de battre tambour dans la presse sur le thème : il est plus risqué d’avaler des tomates ou des salades élevées en plein champ que des légumes industriels gavés et vaporisés aux produits chimiques. Avec comme preuve irréfutable, une étude réalisée en 1996 par le CDC d’Atlanta, le nec plus ultra de la recherche sur les maladies infectieuses. On y apprenait que les adeptes du bio présentaient huit fois plus de risques que les autres d’attraper une infection microbienne ! Une étude mainte fois reprise dans la presse. Tout dernièrement encore, deux directeurs de recherche au CNRS remettaient le couvert dans dans une tribune publiée dans "Libération" (27-6). Après avoir cité le travail des chercheurs du CDC, les deux biologistes concluaient : "il est donc indéniable que les mérites de l’agriculture biologique s’accompagnent inévitablement de risques sanitaires spécifiques". Mais il y a comme un noyau dans le clafoutis : la fameuse études comparant les aliments bio et non bio n’existe tout simplement pas ! La première fois qu’il en est question, c’est dans un article du "New-York Times", en 1996, sous la plume d’un certain Dennis Avery, connu pour être un des principaux opposants au bio. Cet américain travail pour le Hudson Institute, un think tank (boite à idées) sur l’environnement, financé par des poids lourds de l’agrochimie comme Monsanto, Novartis et consorts, un hasard sans doute.... C’est un ingénieur agronome Claude Aubert, pionnier du bio en France, qui vient de lever le lièvre. Et de raconter au "Canard" : "Dés 1999, le CDC a démenti avoir mené cette étude, mais certains ont continué à la diffuser comme si de rien n’était !" Entourloupe d’autant plus fâcheuse que , lorsqu’on épluche les vraies recherches, le bio s’en tire un chouïa mieux. "Les travaux menés ces dix dernières années montrent qu’il y a plutôt moins d’E-coli et de bactéries résistantes aux antibiotiques dans les produits bio ", indique François Veillerette, de l’association écolo Générations futures. Et cette fois ce ne sont pas des salades...


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