Environnement Lançonnais

Les poules envahissent les villes

jeudi 5 avril 2012 par Alain KALT (retranscription)

Créé le 30-03-2012 à 09h39 - Mis à jour à 10h57

Par Chloé Dussapt

DECRYPTAGE Les ventes de gallinacés ont doublé voire triplé chez Truffaut ou Botanic, surtout près des grandes villes. Cet engouement des citadins en mal d’oeufs frais constitue un vrai business pour les enseignes.

(c) AFP

Sur le même sujet, Les prix des œufs s’envolent pour le bien-être des poules :

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Cocorico ! Les poules sont les superstars de 2012 et à dix jours de Pâques, on ne parle que d’elles. Leurs œufs, déjà, se vendent à des prix records, suite à l’application d’une directive européenne qui favorise leur bien-être en imposant des normes plus draconiennes aux éleveurs. Et si cette hausse de prix n’est que temporaire (voir notre précédente enquête), une autre tendance s’inscrit, elle, dans la durée : les poules s’imposent comme les nouveaux animaux de compagnie branchés en milieu urbain. L’an passé, les magasins Truffaut ont vendu pas moins de 20.000 poules et poussins et près de 4.000 depuis janvier. Soit une progression de 67% sur un an par rapport à mars 2011 !

"On constate un vrai engouement depuis 2010", note Jean-Michel Tavernier, chef de produit animalerie chez Botanic qui multiplie également par deux ou trois ses ventes (3.000 en 2011). Certes, le phénomène est encore insignifiant, comparé aux 800.000 chiens vendus en France chaque année, mais les chiffres explosent de mois en mois et les ventes de gallinacés représentent déjà 15% des ventes d’oiseaux en cages et volières chez Truffaut.

Un oeuf par jour

Il faut dire que ces petites bêtes ont de quoi séduire : en pondant un œuf presque tous les jours (un peu moins durant l’hiver), elles peuvent répondre à la consommation d’une famille entière - sans parler du plaisir à récupérer tous les matins sa production maison. De plus, elles ont un côté très écolo en se régalant des restes alimentaires et en produisant du compost avec leurs excréments.

Les craintes générées par la grippe aviaire, ayant disparu, une nouvelle génération de consommateurs voit la vie en vert et en plumes. "Il s’agit d’une clientèle de trentenaires et plus avec un bon niveau de vie : cadres sup ++, néourbains, bobos", constate Jean-Michel Tavernier. Ces nouveaux adeptes habitent essentiellement en zones périurbaines de grandes villes. Pas de poules sur les balcons parisiens, donc ? "C’est très rare et de toute façon on le déconseille complètement, scande Pierre-Alain Oudart, chef de produit oiseaux et rongeurs chez Truffaut. Les poules ont leur place dans un jardin", assène-t-il.

Côté pédagogique

Ce concept, Pascal l’a bien compris. Résidant à Villeparisis (Seine-et-Marne), ce père de famille compte trois petits locataires dans un enclos derrière sa maison. "Mes deux enfants de 8 et 4 ans adorent tant les nourrir que ramasser les œufs", explique-t-il mettant en avant le côté pédagogique de l’expérience. Et le banlieusard ne manque pas d’astuces pour que les poules vivent heureuses et sans déranger les voisins… "Tout d’abord, je ne possède pas de coqs, beaucoup trop bruyants. Et pour éviter que mes poules caquettent trop tôt le matin quand les jours sont longs, je leur donne à manger le soir. Comme un petit-déjeuner au lit", s’amuse Pascal.

Les professionnels préconisent également l’achat de poules pondeuses classiques rousses (entre 12 et 18 euros) et surtout des petites naines d’ornement, comme les "Nègres de soie" (entre 40 et 60 euros) encore plus discrètes (voir ici les autres conseils pratiques de l’enseigne Truffaut).

Des poulaillers de 100 à 1.000 euros

Contre les odeurs, Pascal utilise une litière à base de coques de cacao (litière qu’il change tous les mois). Le produit est notamment vendu chez Truffaut qui, comme les autres enseignes, profite de la folie poule pour faire son beurre avec les accessoires. Et ça marche. La société a déjà vendu quelques centaines de poulaillers depuis le début de l’année (le modèle ’home’ standard vaut 159 euros). Elle a ainsi doublé son chiffre d’affaires sur le produit en un an et enregistre 40% de croissance sur les quantités. Les offres explosent également sur internet. Le site Eco-Poules.com notamment propose des poulaillers en bois, entièrement made in France. Prix moyen d’un modèle en kit : 269 euros. Mais les prix peuvent s’envoler jusque plus de 1.000 euros pour des modèles haut de gamme et pouvant accueillir une dizaine de poules. Et le business ne s’arrête pas là, le site propose également des abreuvoirs, mangeoires ou collecteurs d’œufs, etc.

Nourriture bio

Botanic mise lui sur le tout écolo en développant une gamme de nourriture granulée bio, 30 à 50% plus cher que des granulés classiques. "On lance également des mélanges de graines sans OGM", annonce Jean-Michel Tavernier. Il y en a donc pour tous les goûts. Alors pourquoi se priver d’autant que côté réglementation, pas d’interdictions globales. Les arrêtés municipaux et cahiers des charges de lotissements, s’ils existent, régissent les situations au cas par cas. Mais il ne s’agit pas que d’interdits, bien au contraire.

La petite commune de Pincé dans la Sarthe a ainsi proposé d’offrir deux poules pondeuses à tous les foyers du village intéressés afin de réduire le volume des déchets organiques. L’initiative avait déjà été testée avec succès par la ville belge de Mouscron, il y a deux ans. Les poules sont définitivement les "must have" du moment (à condition d’en prendre bien soin…)

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