Environnement Lançonnais

Argent et « médecines douces »...

vendredi 9 mars 2012 par Alain KALT (retranscription)

« Le marché des médecines alternatives offre quantité de dérives sectaires, dont la motivation principale est d’ordre lucratif, l’argent. »

Cette attaque, qui figure dans un article intitulé « Mouvements sectaires : ces gourous qui nous manipulent » (1), est classique. Elle est constamment utilisée pour discréditer les thérapeutes alternatifs. La médecine douce serait pour eux un moyen pratique de s’enrichir de façon simple, rapide... et malhonnête.

La plupart des préjugés sont infondés. Mais il me semble que celui-là est absurde.

Combien gagne un « thérapeute » ?

La plupart des thérapeutes gagnent modestement leur vie. A moins de soigner la clientèle d’un quartier chic parisien, un praticien d’une ville française moyenne, en naturopathie par exemple, facturera très rarement la consultation au-delà de 30 à 50 euros.

La consultation n’étant pas remboursée par la Sécurité Sociale, il s’agit là déjà d’un tarif qui sera déjà dissuasif pour la plupart des patients.

Mais le thérapeute n’a pas le choix :

La consultation en naturopathie (ou en psychothérapie, massages, nutrition, acupuncture...), contrairement à la visite classique chez le médecin, dure longtemps : 45 minutes, voire une heure par patient. Une séance de shiatsu (massage thérapeutique) doit durer environ une heure trente pour être efficace. Par contraste, la visite chez un médecin généraliste dure en moyenne... 16 minutes, selon une enquête de la Drees. (2)

Huit patients par jour La conséquence est qu’un thérapeute ne voit en moyenne que huit patients par jour.

Cela signifie que, à 20 jours de travail par mois en moyenne, son chiffre d’affaires total varie de 4000 à 8000 euros par mois, selon le prix de la consultation.

Mais attention : il s’agit là d’un chiffre d’affaires brut, à ne pas confondre avec un salaire net. Il faut bien sûr lui déduire la TVA (19,6 % en France), plus toutes les charges sociales et impôts ; la location du cabinet, ainsi que les factures afférentes (électricité, chauffage, téléphone, généralement un ordinateur et une connexion Internet) ; les inévitables frais de publicité ; les assurances ; les frais bancaires, les frais de secrétariat et de comptabilité ; les tracasseries administratives. Et il y a l’incertitude : tout va bien si le cabinet est rempli du 1er au 31 du mois. Mais si aucun patient ne se présente à la consultation, le thérapeute en est pour ses frais. Idem pour les vacances.

Le résultat est que la plupart des thérapeutes sont heureux s’ils parviennent à gagner 2000 euros nets par mois sur une base régulière. Ce n’est bien sûr pas la misère. Mais de là à les désigner en masse comme des gourous qui s’enrichissent honteusement, c’est une accusation qui me paraît scandaleuse. (Et je rappelle que je ne suis pas moi-même praticien.)

Les thérapeutes prennent des risques

Comme tout créateur d’entreprise, les thérapeutes prennent des risques financiers en se lançant.

Mais leur profession comporte un degré de risque supplémentaire : en tant que praticiens de médecines alternatives, ils sont fortement exposés aux attaques de l’administration, à celle des patients, ou plus souvent, de proches d’un patient, qui lui reprocheront d’être responsable de sa « non guérison ».

Ce risque qu’ils courent est beaucoup plus grand que les médecins conventionnels. Ceux-ci ne peuvent être attaqués en justice tant qu’ils ont respecté les protocoles de traitement officiellement recommandés, y compris si leur patient décède.

Ce n’est certes pas le cas des praticiens en médecine douce : « Quand un cancérologue utilise une radiothérapie à l’efficacité non prouvée, il est félicité, parfois traité en héros, même si ça ne marche pas. Quand vous essayez une thérapie naturelle alors que tout a échoué, on vous accuse d’être un meurtrier. », témoigne le Dr Nicholas Gonzalez (New York), qui s’est fait une réputation dans le traitement naturel du cancer depuis 20 ans. (3) Il faut alors un courage peu commun pour aider des patients souffrant d’une maladie au pronostic naturellement très mauvais. Dans le cancer du pancréas par exemple, où le taux de survie n’est que de 1 à 4 % au bout de 5 ans avec les traitements classiques, un médecin qui proposerait un traitement alternatif et qui échouerait, aurait la garantie de se retrouver au tribunal, accusé de charlatanisme et d’avoir tué son patient.

Il est beaucoup plus sûr et confortable pour lui de rester dans la voie bien balisée de la médecine officielle... même s’il sait qu’elle offre très peu de chance de guérison.

La médecine conventionnelle est-elle exempte de toute motivation financière ??

« Bonjour, Je vais rentrer en seconde et bon comme plein de personnes, j’aimerais gagner beaucoup d’argent. Je pensais faire médecine. Je voulais savoir si cette spécialité était rentable ou sinon je pensais faire cardiologue, donc je voudrais savoir ce qui serait le mieux. »

Ce message, laissé par un jeune sur un forum Internet (4), est évidemment caricatural. Mais parmi les dizaines de milliers d’étudiants qui envisagent chaque année de faire médecine, qui peut prétendre qu’aucun ne pense à l’argent et au statut social qui viennent avec le diplôme de médecin ?

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : les médecins ne gagnent pas tous bien leur vie. Des généralistes peinent à atteindre le SMIC ; beaucoup de médecins travaillent un nombre d’heures considérable. Ils doivent aussi, chacun le sait, faire de très longues études.

Il n’empêche. Selon un rapport de l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) publié en 2009, le salaire annuel brut des médecins exerçant à l’hôpital va de 74 517 euros en moyenne pour un gérontologue à 105 473 euros pour un anesthésiste. Chez les médecins exerçant en libéral, les rémunérations vont de 72 842 euros pour un dermatologue à 167 687 euros pour un radiologue en moyenne. (5) Un médecin généraliste gagnerait en moyenne 6 148 euros par mois. (6) S’ils sont motivés par l’appât du gain, qu’est-ce qui pourrait les pousser à se lancer dans les médecines alternatives ??

A l’inverse, je peux témoigner que je connais nombre de médecins généreux (et courageux) qui ont décidé de se tourner vers une forme de médecine douce malgré la baisse de rémunération que cette reconversion allait entraîner pour eux. Il me semble plus juste, donc, de dire que les médecines alternatives progressent en France malgré le fait qu’elles ne soient pas aussi rémunératrices que la médecine conventionnelle.

Le niveau de vie de votre thérapeute

Qui, parmi les 110 000 lecteurs de S&N, connaît un thérapeute alternatif témoignant de signes d’enrichissement anormal ?

Par exemple, un thérapeute qui aurait une grande piscine chauffée dans son jardin ? Qui roulerait dans une luxueuse voiture ? Qui habiterait une belle maison d’un quartier haut de gamme ? Qui collectionnerait les œuvres d’art ? Qui partirait en vacances à l’Ile Maurice ou à Courchevel ?

Je gage que peu, très peu de témoignages iront dans ce sens ! (et je m’engage bien entendu à ne censurer aucun commentaire en ce sens qui serait laissé sur notre site).

Peut-on en dire autant des cadres supérieurs de l’industrie pharmaceutique, de nombreux médecins et des hauts fonctionnaires du Ministère de la Santé ?

A votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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Un des plus graves problèmes de la médecine actuelle est que, par manque de temps, de formation, mais aussi pour des raisons légales, les médecins conventionnels ont tendance à ne PAS proposer à leurs patients des solutions naturelles, qui offrent pourtant de grands espoirs. On sait pourtant aujourd’hui que des composés naturels peuvent contribuer à soulager douleurs et maladies, sans danger ni effet secondaire, et pour un coût dérisoire quand on a la bonne information.

Sources de cet article :

1. http://www.pseudo-sciences.org/spip...

2. http://www.mutuelle-conseil.com/06-...

3. http://www.dr-gonzalez.com/index.htm

4. Source : La médecine est-elle rentable ?, http://forum.hardware.fr/hfr/Emploi...

5. http://archives.lesechos.fr/archive...

6. Source UNASA, 2009

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