Environnement Lançonnais

Tchernobyl en Corse : étude pas concluante pour Touraine

lundi 19 août 2013 par Alain KALT (retranscription)

SANTE - La ministre de la Santé Marisol Touraine a jugé mardi non concluante une récente étude italienne qui fait état d’une forte augmentation des maladies de la thyroïde, dont des cancers, en Corse, après le passage du nuage radioactif de Tchernobyl en 1986.

Une recrudescence de cancers depuis 30 ans, mais pas de liens de cause à effet. L’étude italienne présentée début juillet par le groupement Ospedali Galliera de Gênes sur les conséquences rétroactive du nuage de Tchernobyl avait pourtant établi ce lien, mais la ministre de la Santé, Marisol Touraine, en a décidé autrement.

"Les études montrent de façon générale que, depuis une trentaine d’années, on assiste dans l’ensemble des pays développés à une augmentation du nombre de personnes atteintes par des cancers de la thyroïde", a-t-elle déclaré lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, ajoutant dans la foulée que "l’étude italienne ne permet pas aujourd’hui selon ses données méthodologiques d’établir un lien de cause à effet plus direct entre le nuage de Tchernobyl et le développement de ces cancers", a-t-elle ajouté.

78 % de thyroïdites en plus chez les hommes corses

L’étude, menée par 25 chercheurs et dirigée par le professeur Paolo Cremonesi de l’hôpital Galliera de Gênes, a été commandée par la Collectivité territoriale de Corse et présentée début juillet à Ajaccio. Elle conclut que le nombre de cancers de la thyroïde a augmenté de 28,29 % chez les hommes en Corse après le passage du nuage radioactif (pas de chiffre significatif chez les femmes), et note une hausse des thyroïdites (inflammation de la glande thyroïde) de 55,33 % chez les femmes et de 78,28 % chez les hommes.

Elle a été effectuée sur la base de 14 000 dossiers médicaux archivés et plus particulièrement sur 5 500 dossiers "complets" concernant des patients ayant consulté avant et après l’accident de la centrale nucléaire ukrainienne du 26 avril 1986.

"Difficile de mesurer l’impact réel"

La présidente de la commission Tchernobyl de l’Assemblée de Corse, Josette Risterucci, avait estimé que cette enquête allait notamment permettre à des associations de patients de demander réparation en justice, alors que les autorités françaises avaient nié tout effet du passage du nuage radioactif sur la France.

"Le nuage de Tchernobyl, qui a fait couler beaucoup d’encre, fait partie de ces événements pour lesquels il est difficile aujourd’hui de mesurer l’impact réel, malgré les études nombreuses qui ont pu être réalisées depuis", a déclaré Marisol Touraine. Toujours pas d’indemnisations en vue pour les victimes, donc.


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