Environnement Lançonnais

Bon, cette fois, je panique

samedi 12 avril 2014 par Alain KALT (retranscription)

- Il y a la hausse du cancer : le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) prévoit encore une hausse moyenne de 75 % d’ici 2030.

- Il y a la progression affolante de la maladie d’Alzheimer, qui touchera 250 millions de personnes en en 2040, selon le World Alzheimer Report 2013.

- Il y a la progression du diabète, qui devrait toucher 300 millions d’individus au niveau mondial d’ici à 2025, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

- Il y a l’effondrement de la fertilité des hommes, avec une division par deux du nombre moyen de spermatozoïdes en 50 ans.

- Il a l’épidémie d’obésité : 66 % des Américains en surpoids ou obèses, et les pays européens, l’Inde, la Chine, les pays arabes et africains s’engagent dans la même voie.

- Etc, etc.

Ces chiffres sont inquiétants. Ils témoignent que l’humanité s’achemine vers une catastrophe sanitaire.

Chacun de nous doit agir à son niveau : en s’informant, en surveillant son mode de vie, en mangeant mieux, en limitant les médicaments inutiles, en essayant d’informer et aider son entourage. Nos Dossiers de Santé & Nutrition, La Lettre du Dr Hertoghe et notre magazine Alternatif Bien-Être, fournissent pour cela une aide inestimable.

Mais ce qui me fait vraiment paniquer aujourd’hui, c’est que nous, adultes, sommes en train de condamner à une mauvaise santé des millions de petits enfants, qui ne savent pas, qui ne peuvent pas savoir. On ne peut pas demander à un enfant de 5 ans de lire nos publications et de mettre les conseils en pratique !!

Dès la naissance, devant la télé

Je reviens régulièrement dans Santé Nature Innovation sur la nécessité absolue de prendre le temps de choisir ses aliments, de préparer les repas, de se mettre à table, de s’asseoir pour manger, de mâcher.

Un repas ne doit pas, ne peut pas, durer moins de vingt minutes : c’est de toute façon le temps qu’il faut à l’estomac pour envoyer au cerveau le signal « c’est bon, j’ai eu mon compte ».

Si vous mangez en moins de vingt minutes, vous pouvez sentir physiquement votre estomac plein, vous n’aurez pas cette agréable sensation d’avoir bien mangé, qui est pourtant essentielle pour garantir l’absence de fringale jusqu’au prochain repas.

Or, dans ce processus de bien manger, il est indispensable qu’il y ait une cohérence entre vos sens : votre premier organe de la faim, ce sont vos yeux ! Ce sont eux qui, en voyant la nourriture, déclenchent le travail préparatoire de l’estomac, stimulent vos glandes salivaires, excitent vos papilles, téléguident votre cerveau pour choisir vos plats et vos portions.

Si vous mangez les yeux braqués sur la télévision, sur votre ordinateur, votre smartphone, ou même un simple journal, vous perdez le contrôle de ce que vous absorbez : vous ne sentez plus le goût, vous ne maîtrisez plus les quantités.

Or, selon une étude TNS Sofres pour le Syndicat Français des Aliments de l’Enfance (SFAE) réalisée en novembre 2013, 15 % des bébés de quinze jours mangent déjà devant la télé. Et le phénomène ne fait qu’augmenter avec l’âge : 29 % des enfants de 0 à 3 ans mangent devant un écran.

29 %, c’est aussi le nombre d’enfants en surpoids ou obèses dans la population, un chiffre qui a explosé ces quarante dernières années, et qui est la conséquence directe de la perte des repères alimentaires. Le surpoids ou l’obésité des enfants sont plus graves encore que chez l’adulte, car ils entraînent des perturbations du métabolisme qu’il sera pratiquement impossible de corriger plus tard. C’est donc un risque énorme de diabète et de maladies cardiaques.

Des enfants malheureux

Manger devant la télé ne prive pas seulement les enfants d’une bonne santé. Cela les prive d’un moment essentiel d’affection, d’échange et de chaleur humaine.

Selon Jean-Pierre Corbeau, professeur émérite de sociologie de l’université de Tours, c’est même la conséquence la plus grave de la télévision à table : « Plus dommageable encore, le repas se déroule sans communication, sans partage et sans échange. Boris Cyrulnik, le psychiatre, parle à juste titre des « nourritures affectives ». Manger, c’est être avec les autres et échanger autour de la nourriture », explique-t-il [1].

Les enfants de moins en moins endurants

Les conséquences de ces mauvaises habitudes ont des résultats visibles sur les capacités physiques mêmes de l’espèce humaine, qui sont en déclin : les enfants actuels mettent en moyenne 1min 30 de plus que leurs parents au même âge, il y a 30 ans, pour courir 1,6 km !

C’est la nouvelle calamiteuse révélée par une grande étude australienne qui vient de sortir [2].

Ces résultats sont particulièrement pathétiques à une époque où le sport a été érigé au rang de nouvelle religion, où la moindre commune n’hésite plus à s’endetter pour construire un stade pharaonique, où les seules valeurs dont osent encore parler les politiques sont celles du sport, présenté comme la solution miracle à tous les problèmes sociaux, de la délinquance au racisme en passant par la perte de fierté nationale et l’oubli de La Marseillaise !

En réalité, cette apparente passion pour le sport passe surtout par des millions de postes de télévision allumés les soirs de match, et des déchaînements violents, que l’on ait « gagné », ce qui implique de tout casser pour fêter la victoire, ou « perdu », ce qui implique aussi de tout casser pour passer sa déception.

Selon le bulletin épidémiologique hebdomadaire, 37,3 % des élèves de 3ème ne pratiquent jamais la moindre activité physique (en dehors des cours d’EPS à l’école), 41 % passent plus de 3 heures par jour devant un écran, et les deux tiers ne consomment ni fruits ni légumes [3] !

Alors oui, vraiment, lisez nos publications sur la santé mais, surtout, faites-en profiter aussi les personnes autour de vous qui ne le peuvent pas, à commencer par les enfants.

Car de mon côté, vraiment, pour l’avenir de l’espèce humaine, je panique.

Jean-Marc Dupuis

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Sources :

[1] 29% des enfants de 0 à 3 ans mangent devant un écran

[2] Children’s cardiovascular fitness declining worldwide

[3] Ados : pas de sport, pas de fruits, scotchés à l’écran…

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