Environnement Lançonnais

Paratonnerres radioactifs, un risque oublié...

vendredi 29 avril 2011 par Alain KALT (retranscription)

Article extrait du site :

http://www.paratonnerres-radioactifs.fr/

Vous êtes invités par l’auteur du site ci-dessus référencé, à participer à l’inventaire des paratonnerres radioactifs. Pour contribuer à cette action collective d’utilité publique, il suffit d’un appareil photo et d’un bon sens de l’observation. C’est facile, culturel et amusant.

Vous avez dit radioactif ?

Les paratonnerres protègent les bâtiments des effets destructeurs de la foudre en drainant son énergie vers la terre. Ils seraient plus efficaces quand l’air qui environne leur pointe est fortement ionisé. Au début du XXe siècle, la technique d’ionisation consistait a leur annexer des éléments radioactifs tels que le radium 226 ou l’américium 241. Ce n’est qu’au cours des années 1970-1980, les technologies électroniques ayant pris le relais, que l’on eut conscience de la dangerosité du procédé initial.

Des centaines de milliers dans le monde ?

A lui seul, entre 1936 et 1986, un fabriquant français de paratonnerres aurait fabriqué plus de 230.000 parads qui ont été vendus dans le monde entier. Selon nos sources1-2, tous modèles confondus, il y en aurait dans l’Hexagone entre 30 et 50.000, certains ayant presque 80 ans. Mais voilà, personne ne connaît ni leur nombre exact, ni leur emplacement puisqu’ils n’ont jamais été répertoriés.

Dans un cartable d’écolier Un bémol cependant : bien qu’il y en ait beaucoup, beaucoup trop, les premiers résultats de l’inventaire en cours montrent qu’il y en a sans doute moins que ce qu’estiment les experts. En revanche, les quelques dizaines de milliers qui restent se dégradent avec le temps. Nous avons constaté que certains ont perdu des radioéléments qui traînent sur les toits, à même le sol ou dans les réseaux d’eau pluviale (photo du haut). Plus grave, les sources radioactives — en principe scellées — peuvent aboutir dans un cartable d’écolier ; c’est arrivé en Belgique après les tempêtes de 1999 ; ou sur un bureau …comme porte-trombone !

Sources orphelines

Selon les administrations1, les associations2, les scientifiques et les industriels3 concernés, les radionucléides qu’ils contiennent sont cancérigènes et mutagènes. Pour les qualifer, ils se disputent deux vocables. Le premier, « FA-VL », est un sigle sèchement explicite qui désigne les déchets radioactifs de Faible-Activité à Vie-Longue. Euphémique, le second inspire la pitié : « Sources orphelines ». Il n’empêche, ces nocives orphelines sont nombreuses, dispersées et vieillissantes. L’inventaire, contribuera à sa façon a débarrasser la planète de cet héritage insidieux.

Nocifs pendant des milliers d’années

Les autorités assurent cependant qu’ils ne présentent pas de danger là où ils se trouvent, haut perchés …s’ils sont en bon état. Elles admettent quand même qu’ils resteront nocifs pendant des milliers d’années. Par exemple, la « période » du radium 226 est de 1.602 ans, soit le temps nécessaire pour que sa radioactivité diminue de moitié. Ces radioéléments se nichent sur les clochers, les immeubles d’habitation collectifs et privatifs, les fermes et les coopératives, les phares, les gares, les bâtiments administratifs, les cheminées d’usines, les châteaux ; mais aussi, les hôpitaux, les écoles et finalement, en déchetteries.

Un risque ignoré

Trop souvent, les élus et ceux qui possèdent ces appareils ne savent rien d’eux. De même, les personnes qui par métier circulent sur les toits : charpentiers, couvreurs, monteurs d’antennes et même quelques pompiers bien que des Services départementaux d’incendie et de secours (Sdis) aient édité des fiches de procédure opérationnelle. Autrement dit, rares sont les personnes conscientes des risques. Sans compter des entreprises qui les connaissent mais qui ne respectent pas la règlementation (voir aussi page Media)

Mission impossible ?

En 2006, un fonctionnaire chargé de suivre le dossier déplorait qu’un inventaire relève de la mission impossible. Prouvons-lui qu’avec Internet et la contribution civique des internautes c’est maintenant faisable. Nous avons le temps car le site d’enfouissement définitif dédié aux FA-VL n’a pas encore été choisi. Un retard qui explique pourquoi, contrairement à d’autres pays, la dépose n’est obligatoire en France que pour les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE).

AGIR

Les objectifs de l’inventaire : informer, localiser, prévenir

Au delà de l’information et de la localisation, abondamment traités par ailleurs, l’inventaire avertit les mairies sur le territoire desquelles un parad est découvert. Le propriétaire de l’appareil est alors avisé de ce qu’il convient d’en faire. De plus, la traçabilité du déchet s’en trouve améliorée, voire garantie ; c’est un point capital.

Le succès de l’inventaire repose sur la mobilisation des internautes et de la presse ainsi que sur la qualité de l’information délivrée ici. Nous mettons tout en œuvre pour qu’elle soit aussi claire et complète que possible. Mais nul n’étant parfait, nous serons toujours ouverts aux critiques et suggestions, pour peu qu’elles profitent à la cause commune.

Le rôle des internautes

Au fil des pages, vous saurez tout ou presque sur ces appareils et la chasse que nous leur menons ; vous apprendrez d’abord à les Identifier.

A l’exception de quelques rares grandes villes, où ils ont presque tous été déposés, vous ne manquerez pas d’en repérer. Faites-en alors deux ou trois photos et adressez-les-nous avec l’adresse postale du trophée. Après vérification, il sera exposé sur la Carte en ligne.

Un clic sur Participer à l’inventaire et vous connaitrez la procédure a suivre.

Pour en savoir plus sur le sujet, reportez vous aussi aux pages Histoire, Loi, Lexique et foire aux questions « FAQ« .

Précisons enfin que nous n’entrerons pas dans la polémique « pour ou contre le nucléaire » car selon nous, le mal étant fait, l’action, la réparation, prime le débat …pas de temps à perdre en stériles rhétoriques.

Les liens ci dessous signalent les sites les mieux à même de débattre sur les origines techniques, économiques et politiques du problème. De plus, la page « Partenaires-Liens » Signale les organismes que nous recommandons et ceux qui soutiennent l’opération.

Bonne chasse !

Jean-Christian Tirat (administrateur du site)

Nos sources

1) INSTITUTIONS : Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA), Commission nationale des aides dans le domaine radioactif (CNAR), Agence fédérale de contrôle nucléaire belge (AFCN), Ainsi que des élus nationaux tels que les députés participant à l’Office Parlementaire d’évaluation des choix Scientifiques et technologiques (OPECST), et des élus régionaux et/ou communaux.

2) ASSOCIATIONS : Association pour le contrôle de la radioactivité de l’Ouest (ACRO), Les Amis de le Terre, Radioprotection Cirkus, Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD), France nature environnement (FNE), Info nucléaire, Réseau sortir du nucléaire, Robin des Bois,

3) INDUSTRIES et autres PROFESSIONNELS de la filière protection foudre. Les entreprises autorisées a déposer, transporter et stocker …provisoirement, se regroupent notamment dans le Groupement des Industries de l’équipement électrique (GIMELEC)


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