Environnement Lançonnais

Nanoparticules : « une approche de prévention pragmatique ».

mercredi 9 février 2011 par Alain KALT (retranscription)

Le 08 février 2011 par Sabine Casalonga

Dominique Gombert, directeur de l’évaluation des risques à l’Anses Un outil d’évaluation et de gestion des risques liés à l’utilisation de nanomatériaux dans l’industrie a été développé par des experts de l’Anses et présenté dans un rapport fin 2010. La norme internationale ISO, en cours d’élaboration, devrait s’inspirer de cette méthode. Entretien avec Dominique Gombert, directeur de l’évaluation des risques à l’Anses.

Quelle est l’origine de ce rapport sur le développement d’un outil pour le « contrôle par classe » (control banding) des nanomatériaux ?

L’Anses[1] est impliquée de longue date sur le thème des nanomatériaux. Trois rapports et avis ont été publiés sur le sujet, en 2006 (voir le JDLE), 2008 sur les risques pour les travailleurs (voir le JDLE), puis 2010 sur l’évaluation des risques pour la population et l’environnement (voir le JDLE).

En août 2008, nous avons été sollicités par les ministères de la santé, de l’environnement et du travail pour conduire une expertise collective sur la méthode de « control banding ». Un groupe de travail d’une dizaine d’experts a élaboré ce document méthodologique qui a servi de base à la position française dans le cadre des discussions pour l’élaboration d’un standard international de prévention des risques professionnels liés aux nanomatériaux, lors de la dernière réunion le 12 décembre à Kuala Lumpur (Malaisie). La France est leader dans ce domaine et le principe de la méthode française sera la base de norme ISO.

Quel est l’intérêt de cette méthode ?

Il n’est pas possible aujourd’hui de conduire une évaluation classique des risques pour les nanomatériaux, faute de disposer de tous les éléments sur leurs dangers et les niveaux d’exposition des salariés, mais aussi d’appareils de mesure ad hoc. De fait, très peu d’études relatives aux dangers des nanoparticules sont disponibles et chaque famille de nanoparticules, comme le dioxyde de titane, recouvre toute une variété de substances aux profils toxicologiques distincts.

En dépit de ces lacunes, la méthode de « control banding », déjà appliquée dans le passé dans l’industrie pharmaceutique, propose une approche de prévention pragmatique.

Comment fonctionne-t-elle ?

On attribue à chaque nanoparticule une classe de danger (de 1 à 5) en fonction de ses propriétés physico-chimiques, de son caractère biopersistant ou de la toxicité connue de substances analogues. Une classe de risque d’exposition des travailleurs lui est parallèlement associée (de 1 à 4) en fonction de critères comme la nature de la substance (volatile ou inerte). Cette matrice permet in fine de déterminer des dispositions de protection collective minimales prenant en compte le niveau de risque estimé : de la ventilation classique au confinement total de la pièce.

Est-elle déjà appliquée dans les entreprises ou laboratoires ?

Certaines entités mettent en place des mesures de prévention similaires. Mais beaucoup d’entre elles sont encore à la recherche d’outils. Une fois la version française de notre rapport publiée, dans quelques jours, elle pourra être utilisée telle quelle par les PME notamment.

Quid de la protection du grand public ?

Notre dernier rapport concluait à l’absence de méthode d’évaluation des risques pour les nanomatériaux présents dans les produits de consommation courante (cosmétiques, articles de sport, vêtements, etc.). Un groupe de travail a démarré des travaux pour développer une méthode analogue au « control banding », basée sur les classes de danger et de niveau d’exposition.


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