Air extérieur : l’ammoniac, bonnet d’âne des émissions nationales 2015
Le 13 juin 2016 par Marine Jobert
L’inventaire des émissions atmosphériques nationales est paru. La qualité de l’air, dans son ensemble, s’améliore. L’agriculture reste une source très forte de pollutions, sans progrès aucun.
Ce sont plus d’une trentaine de polluants ou de familles de polluants que le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa) a compilé dans un rapport de près de 288 pages. Cet inventaire national 2016 sur les émissions atmosphériques hexagonales (hors Outre-mer) ira nourrir les rapportages au titre de la convention sur la pollution atmosphérique transfrontalière à longue distance et de la directive européenne relative aux plafonds d’émission nationaux (NEC)[1].
Des dizaines de substances
Les substances inventoriées sont le dioxyde de soufre (SO2), les oxydes d’azote (NOx), l’ammoniaque (NH3), les composés organiques volatils non méthaniques (COVNM), le monoxyde de carbone (CO), les métaux lourds (As, Cd, Cr, Cu, Hg, Ni, Pb, Se, Zn), les poussières totales en suspension (TSP), les particules fines (PM10 et PM2,5), les suies (BC) et certains composés organiques persistants (POP) tels les dioxines et les furannes (PCDD/F), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sous forme spéciée spéciée ? (BaP, BbF, BkF et IndPy), les polychlorobiphényles (PCB) et l’hexachlorobenzène (HCB).
-97% pour le plomb
Et les résultats sont très encourageants pour beaucoup de polluants, dont la diminution est appréciée, pour la plupart, par rapport aux données de 1990. Les réductions sont très fortes en ce qui concerne l’hexachlorobenzène (99%), le plomb (97%), le chrome (95%), les oxydes de soufre (95%), les dioxines et furannes (93%), le nickel (86%), le cadmium (86%), le mercure (84%), le zinc (79%), le monoxyde de carbone (76%), les COVNM (74%), les PCB (74%), l’arsenic (69%), les particules fines (60% pour les PM2,5), les HAP (57%) (BaP 58%, BbF 57%, BkF 57% et IndPy 55%), les NOx (56%), le black carbon (53%) et les particules fines (52% pour les PM10).
L’ammoniac, bon dernier
En queue de peloton : les TSP (33%), les sélenium (28%) et les rejets de cuivre (6%). Le bonnet d’âne va à l’ammoniac, avec 0% de réduction, et des émissions qui stagnent depuis 1980 (voir encadré agriculture). L’agriculture est le plus gros émetteur d’ammoniac, avec plus de 98% des émissions nationales. La gestion des déjections est la première catégorie-clé pour les émissions de NH3 et les sols agricoles en sont la deuxième source-clé. L’agriculture constitue aussi l’une des principales activités émettrices de particules primaires (TSP et PM10). Ces émissions proviennent du travail du sol et des chantiers de récolte, du brûlage des résidus et des bâtiments d’élevage.
Chaudières révisées
« L’inventaire couvre l’essentiel des sources d’émission, mais certaines sources sont encore répertoriées comme non estimées et constituent des pistes d’amélioration et de recherche », précise le Citepa, qui travaille particulièrement sur les déclarations individuelles d’émission, l’amélioration des estimations des émissions de particules et de métaux lourds de l’industrie ou encore la révision du parc de chaudières du secteur résidentiel lorsque des données seront disponibles.
[1] Seuls le SO2, les NOx, les COVNM et le NH3 doivent être rapportés dans le cadre de la NEC.
Alain KALT (retranscription)
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