Je me sens mal !
A force de s’inquiéter, de ne plus dormir la nuit, d’être rongé de soucis, arrive un point de rupture où les nerfs lâchent.
Vous passez brutalement d’un état de tension extrême à l’incapacité de faire quoi que ce soit : c’est la dépression.
Le cas est fréquent chez les cadres surmenés : ils tirent, tirent, tirent sur la corde. Travaillent toujours plus, toujours plus vite, toujours plus tard. Puis un jour, c’est l’effondrement, le « burn-out », disent les Anglosaxons.
Vous êtes menacé si vous vous sentez depuis longtemps trop stressé, trop angoissé, victimes de crises de panique.
Vous êtes-vous déjà senti comme ceci ?
La vie vous devient insupportable tant vous êtes sur les nerfs, qui sont aussi tendus que les câbles en acier d’un téléphérique.
La moindre contrariété vous fait exploser de colère ou fondre en larmes. Vous avez en permanence une peur au ventre, une boule dans la gorge, les mâchoires serrées. Il est urgent pour vous de réorganiser votre vie (métier, famille, lieu d’habitation, activités) pour lâcher prise, prendre du recul, « se faire du bien » disent les magazines féminins.
Les massages, les séjours en thalassothérapie, balnéothérapie, les musiques douces, les moments de tendresse avec un être aimé, le calme de la nature, l’air frais des montagnes et des océans, le sport, la lecture de livres de sagesse sont, pour ces personnes, une nécessité.
Reconnaître que la dépression est là
Le diagnostic de dépression peut-être posé pour les personnes qui :
• se sentent comme une guimauve ;
• perdent goût à la vie ;
• restent au lit toute la journée ;
• deviennent indifférentes à leurs propres malheurs, au point de se laisser envahir par les problèmes sans réagir ;
• ne trouvent plus en elles-même l’énergie pour travailler, entreprendre, ou même faire leurs activités autrefois favorites ;
• ne voient plus personne, ne sortent plus de chez elles, n’ouvrent plus la bouche et, quand elles le font, ne laissent échapper qu’une petite voix comme un chuchotement.
Mais ce cas ne concerne que la moitié des patients.
Pour l’autre moitié, le signes inquiétants sont au contraire l’irritabilité extrême, les insomnies massives avec agitation. C’est là que le risque de suicide est majeur.
Quand les symptômes ci-dessus sont déclarés, il est urgent d’aller voir un psychiatre : certes les médicaments qu’il utilisera peuvent avoir de graves effets indésirables (antidépresseurs, thymo-régulateurs, psycho-stimulants, sédatifs...). Mais il faut absolument éviter que l’irréparable ne soit commis : suicide, acte extrême d’auto-destruction.
Pourquoi il vaut toujours mieux éviter les médicaments
Le problème bien sûr est que la liste des effets secondaires graves, parfois définitifs de ces médicaments est longue comme un jour sans pain.
Elle est si longue en fait que les magazines grand public font des articles entiers sur ce seul sujet [1] !
Depuis septembre 2014, on sait que la prise régulière de benzodiazépines (Valium, Xanax...) sur une période supérieure à trois mois augmente fortement le risque d’Alzheimer, selon une étude parue dans le British Medical Journal [2].
Mais le pire, c’est que certains de ces effets dits « indésirables » vont dans le sens directement contraire de ce que vous espériez de votre médicament !!
Par exemple, l’usage des benzodiazépines, censés réduire les angoisses, a été associé à des crises de panique, accusées de pousser au suicide, tout comme d’ailleurs les antidépresseurs, censés rendre joyeux !
En France, certaines estimations font état de 3 000 à 4 000 suicides par an liés aux antidépresseurs [3]. Aux États-Unis, 11 antidépresseurs ont été répertoriés parmi les médicaments qui déclenchent le plus d’actes de violence, allant jusqu’au crime et à l’abus sexuel [4].
C’est pourquoi ces médicaments ne doivent être manipulés (et absorbés) qu’avec la plus extrême prudence. Ils ne sont qu’à prendre lorsque le diagnostic psychiatrique est clair et sévère.
Dans tous les autres cas, l’approche à préférer est, comme toujours, naturelle. Autrement dit revenir à la base des besoins de votre corps, y répondre, et c’est cela qui peut assurer une guérison à la fois plus durable, et moins dangereuse.
Ce que mange le cerveau
Je vais vous indiquer ici que faire sur le plan nutritionnel en cas d’état dépressif. Je ne traiterai pas des moyens de se relaxer et retrouver sens à sa vie car, d’une part je le fais déjà très souvent dans cette lettre. D’autre part, celle-ci sera déjà bien assez longue comme ça.
Donc, voici ce que vous pouvez essayer de faire pour éviter d’avoir à prendre un jour des antidépresseurs...
-Evitez les aliments qui mettent de mauvaise humeur
Certains aliments détraquent l’humeur.
Ce sont ceux qui irritent l’intestin, qui est souvent appelé le « deuxième cerveau » car c’est là que 90 % de la sérotonine est produite. La sérotonine est un neurotransmetteur, connue du grand public comme favorisant la bonne humeur.
De très nombreuses personnes sont hypersensibles au gluten (une protéine présente dans de nombreuses céréales dont le blé) ou au lactose (la forme de sucre qui se trouve dans le lait).
La forme la plus grave d’intolérance au gluten, la maladie cœliaque, peut augmenter jusqu’à 450 % le risque de dépression [5].
Une bonne chose à faire donc est de vous préoccuper de vos éventuels problèmes digestifs qui peuvent être causés par des intolérances alimentaires. Il vous faudra alors exclure ces aliments de votre régime, et votre risque de dépression diminuera.
-Augmentez vos apports en oméga-3
Votre cerveau est fait à 80 % de graisses, et il est important de lui apporter pour sa structure de bonnes graisses. Je pense en particulier aux acides gras oméga-3. Ces acides gras entrent dans la composition de la paroi cellulaire des neurones et ils ont donc un rôle capital, surtout pour la mémoire.
Le corps ne peut fabriquer lui-même des oméga-3. Il doit donc forcément se les procurer par l’alimentation.
Je vous encourage donc à manger plus de petits poissons gras (anchois, sardines, harengs, maquereaux) riches naturellement en oméga-3, trois fois par semaine. Le maquereau en contient 1400 mg pour 100 g, le hareng et les sardines 1000 mg, le thon et les anchois 900 mg, le saumon 800 mg, la truite 500 mg. Mais le thon contient beaucoup de mercure et mieux vaut ne pas en manger plus de trois fois par mois.
Vous pouvez aussi ajouter à vos salades des graines de lin et de courge. Elles contiennent un peu d’oméga-3 sous une forme qui sera convertie en EPA dans le corps. Mais il faut les manger crues.
Si vous préférez prendre des compléments alimentaires, il faut savoir qu’il y a plusieurs sortes d’oméga-3 et la plus importante contre la dépression est l’EPA. Veillez donc à ne pas choisir une simple « huile de poisson » mais des capsules d’oméga-3 riches en EPA, vous garantissant un apport de 1000 mg d’EPA par jour.
-Prenez le soleil Ce n’est pas seulement la vue du ciel bleue, la douce et chaude caresse des rayons sur votre peau, ni le simple fait d’être en pleine lumière qui font remonter le moral :
Le soleil fait monter votre taux de vitamine D, qui est de plus en plus reconnue par les médecins comme une vitamine anti-dépression.
Vous avez surtout un risque de manquer de vitamine D si vous êtes âgé, si vous travaillez dans un bureau à la lumière électrique ou derrière des vitres, et si vous vivez dans le nord de l’Europe, en particulier d’octobre à avril.
Pour permettre à votre corps de fabriquer naturellement de la vitamine D, exposez-vous au soleil tous les jours sur au moins les 3/4 de la surface de votre corps, pendant 15 minutes. Si ce n’est pas possible à cause du climat ou de votre mode de vie, il est fortement recommandé de prendre quotidiennement un complément naturel de vitamine D, à hauteur de 1500 UI. Visez un taux de vitamine D de 50 ng/mL à 70 ng/mL de sang.
En-dessous de 10 ng/mL, vous êtes gravement carencé en vitamine et vous en subissez très probablement les effets sur votre moral.
-Prenez des vitamines B
Les personnes qui ont un haut niveau d’homocystéine (un acide aminé toxique) dans le sang n’ont pas seulement plus de maladies cardiaques. Elles ont aussi un risque deux fois plus élevé de dépression [6].
Pour lutter contre les niveaux d’homocystéine, prenez des vitamines B, qui recyclent l’homocystéine en méthionine ou en cystéine, qui ont un effet protecteur pour les vaisseaux sanguins et les neurones, et donc diminuent le risque de maladies cardiaques et de démence [7].
D’autre part, l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), pourtant notoirement restrictive sur ces questions, autorise les vendeurs de compléments nutritionnels à indiquer que la vitamine B3 (niacine) contribue :
• au fonctionnement normal du système nerveux ;
• au fonctionnement psychologique normal ;
• à la réduction de la fatigue et de l’asthénie.
L’EFSA a également confirmé que l’apport nutritionnel en vitamine B6 contribue :
• au fonctionnement normal du système nerveux ;
• à la régulation de l’activité hormonale ;
• à la réduction de la fatigue.
-Stimulez votre production naturelle de sérotonine
Le Prozac (et les autre antidépresseurs les plus courants) sont appelés par les médecins des médicaments « inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine » (ISRS).
Cela veut dire qu’il empêchent (inhibent) les neurones de recapturer la sérotonine présente dans les synapses.
Les synapses sont les espaces entre les neurones, qui leur permettent de communiquer entre eux. Plus vous prenez d’ISRS (antidépresseur), plus vous avez de sérotonine dans vos synapses, et donc plus vous seriez joyeux et heureux !
C’est du moins la théorie car, dans la réalité, les choses sont plus compliquées que ça, et surtout bien plus dangereuses. En effet, ces médicaments perturbent la chimie du cerveau et peuvent provoquer... l’effet inverse.
En Afrique, une plante qui fonctionne comme du « Prozac naturel »
Mais il existe une sorte « Prozac naturel », le 5-HTP, extrait d’une plante africaine.
Cette plante, griffonia simplicifolia, pousse naturellement dans les forêts du Ghana et de la Côte d’Ivoire sous forme de liane ou dans les savanes sous forme d’arbuste.
L’expression « Prozac naturel » n’est toutefois pas exacte car le 5-HTP fonctionne différemment : au lieu d’empêcher la « recapture de la sérotonine », le 5-HTP augmente la production naturelle de sérotonine. Le 5-HTP est en effet la « matière brute » à partir de laquelle le corps fabrique la sérotonine.
Normalement, le corps fabrique le 5-HTP à partir d’un acide aminé essentiel présent dans la nourriture, le tryptophane. Mais le tryptophane est le plus rare des acides aminés essentiels (1 à 1,5 g par jour dans l’alimentation) et seule une infime partie (1 %) rejoint le cerveau. Il est donc aisé d’en manquer.
Les études scientifiques montrent que le 5-HTP améliore l’humeur générale, la dépression, l’anxiété et l’insomnie :
• Une étude a montré que des patients dépressifs répondaient mieux à un traitement au 5-HTP (100 mg par jour) qu’au fluvoxamine, un antidépresseur de la famille du Prozac. De plus, ils ont eu moins d’effets secondaires [8].
• Une autre étude a mis en évidence une meilleure qualité du sommeil grâce au 5-HTP [9]. Au lieu de provoquer des effets indésirables, il est à noter que le 5-HTP peut résoudre parallèlement d’autres problèmes de santé, si vous en avez :
• Le 5-HTP s’est montré aussi efficace que le méthysergide, un médicament contre les migraines.
• Pour vous rapprocher de votre poids idéal, sachez que le 5-HTP augmente la sensation d’avoir assez mangé (satiété). Quatre études sur des patients obèses ont montré que le 5-HTP réduisait le besoin de manger et entraînait donc une perte de poids sans effort particulier [11].
• Une étude a également montré que le 5-HTP améliorait les symptômes chez les personnes souffrant de douleurs chroniques de fibromyalgie [12]. Où trouver du 5-HTP
Le 5-HTP est vendu en France en pharmacie, mais dans un médicament sur ordonnance utilisé dans le traitement d’une maladie rare : le syndrome des myoclonies postanoxiques de Lance et Adams (contraction brutale et involontaire des muscles). Ce médicament s’appelle la Lévotonine, [13] et est vendu 43,50 euros la boîte de 100 gélules. Chaque gélule contient 100 mg de 5-HTP (aussi appelé oxitriptan).
Vous pouvez cependant trouver en vente libre de la poudre de Griffonia Simplicifolia. Pour les amateurs de plantes qui préfèrent la plante entière, le premier à avoir commercialisé la griffonia simplicifolia en France est le Laboratoire D.Plantes. Il vend des boites de 200 gélules pour 30 euros.
Les études ayant montré une efficacité du 5-HTP ont toutefois porté sur des extraits concentrés. C’est ce que propose le laboratoire Cell’Innov : le 5-HTP est extrait des graines de Griffonia selon un procédé innovant de lixiviation (évaporation) qui permet d’obtenir une forte quantité d’actif naturel dans un petit volume, soit 350 mg d’extrait de griffonia et 105 mg de 5-HTP par gélule.
L’avantage supplémentaire est que ce produit contient également de la vitamine B3 (9 mg, 56 % des AJR) et de la vitamine B6 (1 mg, 71 % des AJR). Vous n’avez donc qu’une gélule à prendre par jour. Le prix est variable selon la formule de livraison que vous choisissez. Cliquez ici pour vous procurer du 5-HTP du Laboratoire Cell’Innov.
A noter enfin que le 5-HTP a pour avantage, comparé aux antidépresseurs, de présenter beaucoup moins d’effets secondaires (troubles digestifs, allergies, accoutumance etc.).
Attention toutefois à ne pas prendre de 5-HTP sans avis médical si vous suivez actuellement un traitement antidépresseur élevant les niveaux de sérotonine. De plus, il existe une interaction avec le Carbidopa, un médicament utilisé dans le traitement de la maladie de Parkinson. Enfin, je rappelle une nouvelle fois que le 5 HTP n’est pas suffisant en cas de dépression sévère qui exige une prise en charge médicale.
A votre santé !
Jean-Marc Dupuis
Sources :
[1] Voir par exemple : Prozac, Lexomil, Xanax : le guide des effets indésirables
[2] Le lien entre Benzodiazépine et maladie d’alzheimer est confirmé
[3] Guy Hugnet, Antidépresseurs : mensonges sur ordonnance. Ed. Thierry Souccar 2010, p. 105.
[4] Moore TJ et al. Prescription Drugs Associated with Reports of Violence Towards Others. PLoS One, December 2010 5(12) : e15337.
[5] Celiac disease and mental health : depression
[6] Association between depressive symptoms and serum concentrations of homocysteine in men : a population study [7] The methionine-homocysteine cycle and its effects on cognitive diseases
[8] A functional-dimensional approach to depression : serotonin deficiency as a target syndrome in a comparison of 5-hydroxytryptohan and fluvoxamine. Poeldinger W. et al., Psychopathology, 1991 ; 24 : 53-81.
[9] Effect of 5-hydroxytryptophan on the sleep of normal human subjects. Wyatt RJ. et al.,Electro-encephalogr Clin Neurophysiol, 197 ;30 : 501-5.
[10] 5-hydroxytryptophan versus methysergide in the prophylaxis of migraine. Randomised clinical trial. Titus F et al., Eur neurol. 1986 ; 25 : 327-29.
[11] The effect of oral 5-hydroxytryptophan administration on feeding behaviour in obese adult female subjects. Ceci F. et al., J Neural Transm, 1989 ; 76 : 109-117.
[12] Double-blind study of 5-hydroxytryptophan versus placebo in the treatment of primary fibromyalgia syndrome. Caruso I. Et al., J int Med res. 1990 ; 18 : 201-209.
[13]Lévotonine
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Alain KALT (retranscription)
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