COMPTE-RENDU DE LA REUNION AVEC LES REPRESENTANTS DE LA SAUR A LA BASTIDE D’ASTRES, le 25 FEVRIER 2015.
Ont répondu à l’invitation de M. et Mme Baudrion, de leur fille et de leur gendre : M. le Maire de Lançon, M. Jean-Louis Donadio, adjoint à l’Environnement de Lançon, M. Olivier Grégoire DST Lançon, M. Roux adjoint à Coudoux, un élu d’Eguilles, 2 représentants de la SAUR dont Lionel Reynier le responsable du centre de compostage de Camp Long, M.-F. Mercier CIQ Sibourg.
M. le Maire de Lançon a fait un état des lieux en précisant que la SAUR était en règle même si elle a commencé les travaux avant que la DP ne soit sortie : « La nouvelle municipalité n’est pas une intégriste de l’environnement ».Il a cependant ajouté qu’il n’aurait pas accordé ce « pastillage » de la commune parce que ce site se situe en Natura 2000 et dans une zone à risque d’incendies. Il s’enquiert des dispositions mises en place contre les odeurs et ne comprend pas les raisons du choix de cette zone polluée sur le plan pyrotechnique.
Sur ce dernier aspect la SAUR répond qu’il n’y a pas de preuves. « Il y a constats d’huissier » rétorque M. Baudrion.
M. Roux qui se dit avoir été alerté par le bouche à oreille de cette nouvelle installation, affirme que ce site est dans « le couloir historique des feux de forêts » et fait l’historique des risques pyrotechniques de cette zone : après la seconde guerre mondiale, on a voulu se débarrasser des stocks de munitions qui se trouvaient à Miramas, en les transportant dans un lieu de la commune de Coudoux pour les détruire. Mais l’opération a mal tourné, il y a eu explosion et ces munitions ont été dispersées dans un périmètre mal délimité. Depuis, il y a eu des blessés à Coudoux notamment dans les années 1960. Et le Canal de Provence n’a pas eu l’autorisation d’y faire passer son projet.
La SAUR présente sa démarche comme une mise en conformité d’un site déjà existant mal géré puisque les boues de STEP y étaient stockées pour ne faire l’objet d’un traitement qu’au bout d’un certain délai, qu’elles étaient plus ou moins bien mélangées à des déchets verts aux proportions variables et que les andains n’étaient retournés que toutes les 3 semaines ou lieu des 3 jours recommandés pour un bon process. La SAUR détaille l’installation du site muni d’une bascule pour la pesée des camions. Cette bascule fonctionne grâce à l’installation de panneaux photovoltaïques qui sont suppléés par des groupes électrogènes.
La SAUR s’est donc engagée à rendre étanche la surface utilisée pour le compostage, à récupérer les eaux (lixiviats) dans un bassin et à fabriquer du compost, ceci afin de minimiser les odeurs. Le mélange boues/déchets verts se fait dans les 24 heures après dépotage des boues. La SAUR exploite 15 stations dont celle de Salon et elle a donc une certaine expérience.
M. le Maire de Salon demande quel est le volume traité à Salon. 5 à 6000 tonnes de boues répond la SAUR, volume variable selon la fréquentation de la ville par les gens de passage. « Et chez M. Gassier ? » poursuit M. le Maire. « Pas plus de 4000 tonnes » répond la SAUR.
M. Baudrion s’enquiert du volume de déchets verts. « Même tonnage que les boues ». Et pour ce qui est de la surface : « elle a été calculée par un bureau d’études en fonction du tonnage traité et validée par les services compétents de l’administration ».
M. Baudrion espère que le compost contiendra moins de déchets plastiques, ce à quoi la SAUR répond que cela dépend du tri qui est fait en déchèteries. La SAUR précise que son compost a obtenu la norme pour être épandu et qu’elle commercialise entre 30 à 47 tonnes/an de compost. Ce compost fermente pendant 3 à 4 semaines et mature pendant un an ou plus, puis fait l’objet d’un criblage pour séparer les fines des coproduits (morceaux de branches), lesquels coproduits sont mélangés aux déchets verts pour être compostés à nouveau.
M. le Maire demande vers quel autre site ces boues étaient dirigées auparavant et la SAUR de répondre qu’elles étaient stockées chez Mr Gassier. Sont réceptionnées sur ce centre, les boues de Lançon, de La Fare et de Berre. Autrefois il y avait 2 sites dans cette propriété : Caseneuve et Camp Long.
M. Baudrion demande quel est le nombre de bennes/jour : 6 à 7 répond la SAUR.
M. Roux demande au maire de Lançon de se rapprocher du préfet pour que soit créé une CLIE, ce à quoi M.-F. Mercier répond que ce type de commission devenue CSS ne s’applique plus qu’aux ICPE à haut risque (Seveso ou nucléaire). Elle demande à M. le Maire de créer un comité de suivi avec la participation du SDIS.
M. le Maire de Lançon quitte la réunion.
M. Baudrion s’inquiète de l’aspect peu sécurisé de l’accès actuel. La SAUR envisage l’aménagement d’un autre accès. M. Donadio rappelle que ses abords devraient être débroussaillés.
M.-F. Mercier revient sur la présentation de cette installation et en se fondant sur les malheureuses expériences qu’a vécues le Val de Sibourg, elle n’est pas du tout convaincue par l’efficacité des moyens actuellement mis en œuvre pour limiter les odeurs d’autant que les odeurs émises par les boues de STEP sont particulièrement nauséabondes. En s’appuyant sur l’arrêté préfectoral du 12/07/2011, elle exige que la fermentation du mélange boues/déchets verts se fasse dans un fermenteur avec filtration forcée, que cet air passe dans une tour de lavage pour être débarrassé des éléments soufrés et ensuite dans un bio-filtre pour être débarrassé des éléments azotés, sachant qu’un bio-filtre seul ne peut pas traiter les éléments soufrés et que ces éléments soufrés détruisent la flore du bio-filtre qui devient inopérant. Elle exige que l’endroit où se font les dépotages et que le bassin des lixiviats fassent l’objet d’une installation de neutralisant d’odeurs. Elle demande aussi que, s’il est difficile de traiter les bennes des camions avec un anti odeur, les dépotages se fassent très tôt le matin.
La SAUR prétend que son site est inodore et que le mode d’exploitation actuel est suffisant.
M.-F. Mercier, très méfiante envers ce type de déclaration rassurante, demande avec fermeté que tous les moyens exigibles soient mis en œuvre pour éviter que les habitants de Sibourg (tout comme les autres riverains du site) ne subissent à nouveau des nuisances insupportables de même nature que celles en provenance des anciennes installations du Clos de Sénéguier. Elle est d’autant plus méfiante que par un tour de passe-passe de l’ancienne municipalité, une modification de dernière minute a permis que cette installation puisse occuper 7 ha . Elle veut également savoir si la protection incendie est suffisante.
Sur ce dernier point la SAUR répond que le bassin actuel peut répondre à pompage de 60 m3/heure pendant 2 heures.
La SAUR revient sur les précédentes remarques de M.-F. Mercier en répondant qu’au-delà des 4000 tonnes actuelles, l’exploitation ne devrait pas se contenter d’une simple déclaration mais devrait demander une autorisation qui passerait par une enquête publique c’est-à-dire l’avis de la population. Pour avoir déjà été confrontée à plusieurs dossiers soumis à enquête publique, M.-F. Mercier répond que lorsqu’un dossier est mis en enquête publique, il est déjà si bien « ficelé » notamment par la DREAL que toutes les argumentations du public sont déjà balayées d’avance ou au mieux, elles ne réussissent qu’à faire émettre un avis favorable avec des contraintes, mais un avis favorable tout de même, et les contraintes n’empêchent pas le projet de s’installer.
M. Donadio précise que très rapidement la commune va procéder à une modification du PLU et va limiter la superficie de l’installation à 1, 5 ha, sa surface actuelle.
Pour ce qui est des enquêtes publiques, M. Olivier Grégoire donne raison à M.-F. Mercier et affirme qu’il vaut mieux tout prévoir en amont. Donc, il demande à la SAUR ce qu’elle va faire concrètement pour répondre aux exigences techniques qui viennent d’être émises, ce à quoi la SAUR répond que son site est conforme. « Même à ciel ouvert ? » insiste M. Grégoire. « Il est en conformité comme celui de Salon » répond la SAUR.
M. Baudrion demande que les mouches soient traitées et rappelle qu’il ne veut pas être gêné dans son activité hôtelière par cette installation, car il accueille environ 4 500 personnes par an.
M. Roux rappelle qu’il est possible de déposer des plaintes à la Surveillance Régionale des Odeurs mise en place par AIRPACA, organisme qui transmet ces plaintes à la DREAL qui alors peut intervenir.
Il faut aussi pouvoir alerter directement l’exploitant de façon à ce qu’il réagisse dans les plus brefs délais.
M. Baudrion s’étonne qu’avant l’intervention de la SAUR dans ce site, il n’y ait jamais eu d’odeurs alors que le process n’était pas fait dans les règles de l’art, et il fait remarquer que depuis quelque temps, il est gêné par des odeurs surtout le soir. « Phénomène aérologique que le Val de Sibourg a bien connu dans ses années noires » précise M.-F. Mercier. Sur l’insistance de M.Grégoire, la SAUR s’est engagée :
1/ à recouvrir les andains de compost qui fera effet de bio-filtre (procédé déjà expérimenté avec succès) et à renouveler régulièrement ce compost,
2/ à installer avant le mois d’Avril (démarrage de la saison hôtelière à la Bastide d’Astres), des postes de brumisation de neutralisant d’odeurs. La SAUR travaille avec AIR ENERGIE, la société qui a installé les rampes sur le pourtour du CSDND SMAV à La Fare,
3/ à ne pas dépoter au-delà de 11 heures. Actuellement, les dépotages se font entre 6 heures et 11 heures. La SAUR communique les coordonnées suivantes pour donner l’alerte en cas de nuisances : Tél : 07 62 41 52 06 Messagerie : lreynier@saur.com
M. Grégoire fixe la date du 15 Avril à 15 heures pour le prochain RDV à la Bastide d’Astres. A l’ordre du jour :
1/ les mesures prises contre les incendies,
2/ le bilan des nuisances olfactives,
3/ l’engagement pris de recouvrir de compost les andains,
4/ la définition du nouvel accès au site par les camions.
M.-F. Mercier rappelle que s’il y a nuisances, le CIQ et les habitants du Val de Sibourg emploieront tous les moyens pour que soient appliquées à la lettre les exigences contenues dans l’article 6, Annexe I du décret du 12 Juillet 2011.
Pour ce qui est des risques pyrotechniques, M. Grégoire conseille une étude magnétométrique par Géomines implantée à Six-Fours-Plage dans le Var au moins pour rassurer les administrés et les ouvriers qui travaillent sur le site.
La SAUR répond qu’avant eux, M. Gassier avait enlevé toute la couche organique jusqu’à la roche. Depuis, des engins énormes ont travaillé sur la zone sans incident, ce qui tend à prouver qu’il n’y a plus de danger sur la plateforme.
Fin de la réunion.
M.-F. Mercier
CIQ Sibourg
Alain KALT (retranscription)
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