Environnement Lançonnais

Stratégie anti-gastro

dimanche 29 novembre 2015 par Alain KALT (retranscription)

Chère lectrice, cher lecteur,

L’extrême douceur des dernières semaines en Europe a dopé les bactéries. Elles passent à l’attaque maintenant qu’arrive la vague de froid : avec le confinement dans les espaces chauffés et dans les transports, leur transmission est rendue plus facile. Parallèlement, les basses températures ralentissent le fonctionnement du système immunitaire et la lutte contre les infections intestinales. Dès les premiers froids, il est urgent d’adopter quelques mesures simples pour éviter d’être bêtement touché par ces épidémies hivernales.

Boostez votre système immunitaire

La vitamine C est essentielle au début de l’hiver. Elle est primordiale pour maintenir votre système immunitaire en état de contre-attaquer si un microbe cherchait à se frayer un chemin dans votre corps. Pensez donc à consommer beaucoup de poivrons, de brocolis, de choux, d’oranges et de mandarines, qui regorgent de vitamine C, mais aussi de la banane, qui est une excellente source de magnésium. Toutefois, il est douteux que vous puissiez atteindre la quantité nécessaire de vitamine C sans prendre de complémentation.

Vous avez peut-être aussi déjà entendu parler, dans les rayons de phytothérapie, des échinacées, ces plantes qui renforcent le système immunitaire. Vous pouvez trouver des préparations sous forme de teinture mère : le principe actif de la plante est extrait avec de l’alcool, mais les quantités restantes dans le produit final sont très faibles. En prévention, vous pouvez prendre trente gouttes d’échinacées, trois fois par jour, à mélanger dans de l’eau ou tout autre liquide. La cure dure deux semaines à un mois, et est à renouveler si vous sentez des alertes. Un flacon de 60 ml d’échinacées coûte environ quatre euros, et devrait pouvoir vous tenir tout l’hiver.

La propolis, à mâcher, en spray, ou en goutte à diluer dans un verre d’eau tiède, est aussi un excellent stimulant du système immunitaire. La propolis est un enduit dont les abeilles se servent pour recouvrir toutes les surfaces intérieures de la ruche afin d’en assurer l’étanchéité et surtout pour lutter contre les invasions microbiennes ou fongiques (champignons). Les abeilles fabriquent la propolis à partir de diverses résines qu’elles recueillent sur les bourgeons et l’écorce des arbres (surtout sur les peupliers et les conifères), et auxquelles elles ajoutent de la cire et des sécrétions salivaires.

Pour renforcer son système immunitaire, la cohérence cardiaque a fait ses preuves [2]. Elle consiste en l’application de respirations plus longues qu’habituellement, avec cinq secondes d’inspiration par le nez (pour éviter le passage des bactéries de l’air directement dans la gorge, grâce aux poils qui sont dans le nez) puis cinq secondes d’expiration par la bouche pour que ce soit plus profond. Appliquez ces respirations trois fois par jour pendant cinq minutes, cela sera bon pour augmenter votre résistance mais vous permettra aussi de passer un moment au calme.

Essayer de bien dormir, de manger beaucoup de fruits et légumes, de faire de l’activité physique (au moins trente minutes d’activité à l’extérieur, chaque jour).

Soignez votre flore intestinale, pièce stratégique de votre dispositif de défense immunitaire. Une flore fournie et adaptée vous permettra de lutter plus facilement contre les infections intestinales comme la gastro-entérite. Consommez des prébiotiques, des fibres particulières que vous ne digérez pas mais qui serviront de nourriture aux bonnes bactéries peuplant votre intestin, et des probiotiques, c’est-à-dire les bactéries et levures qui ont un effet positif pour votre santé et qui régénèreront votre flore intestinale.

Le miso –une forme de soja fermenté - et les produits issus de la lactofermentation ou fermentations lactiques, comme la choucroute crue, sont des aliments quasi miraculeux pour la reconstitution de la flore intestinale et bactérienne en générale.

Reconnaître la grippe intestinale

Si vous vous sentez nauséeux, avec un faible appétit, que vous ressentez des crampes abdominales et vomissez brutalement, que vous êtes victime de diarrhée, fièvre ou maux de tête, vous avez probablement contracté une gastro-entérite [1] . C’est une maladie qui peut être d’origine bactérienne, provenir de parasites, mais qui est dans la majorité des cas provoquée par un virus. On l’appelle alors la grippe intestinale. C’est la forme qui prédomine pendant l’hiver.

Chez les enfants de plus de deux ans et chez les adultes, le virus de la gastro est généralement le rotavirus.

Les bactéries qui causent la gastro se transmettent par voie oro-fécale, un mot qu’emploient les médecins et les personnes polies pour désigner un mode de transmission particulièrement dégoûtant. En effet, la voie oro-fécale veut dire que des selles contaminées se retrouvent dans la bouche, le nez ou les yeux d’une autre personne. Cela se produit quand vous touchez une personne ou un objet souillé par des excréments puis que vous vous frottez les yeux, le nez, ou que vous mettez vos doigts dans la bouche, ou quand vous buvez de l’eau qui a elle-même été contaminée par des excréments.

Le rotavirus, lui, se transmet par les microgouttelettes libérées dans l’air lorsque vous toussez ou éternuez.

Une personne touchée peut être contagieuse le jour précédant ses premiers symptômes et durant cinq à dix jours. Elle peut contaminer presque 80 000 personnes par jour si elle fréquente des lieux publics. A la surface des objets, le virus de la gastro reste actif dix jours ! Une fois que le rotavirus est entré dans votre corps, il va chercher à pénétrer dans l’une de vos cellules. Car c’est là que ce fâcheux intrus va se développer puis passer dans les cellules voisines pour les contaminer à leur tour. Votre première arme contre ce virus est donc de l’empêcher d’entrer dans votre organisme.

Règles élémentaires d’hygiène

Evitez en toute circonstance de toucher vos muqueuses avec des mains sales ou tout autre objet à la propreté douteuse. Les muqueuses sont très perméables aux bactéries, et c’est par elles que vous risquez le plus d’être contaminé. Les mains sont le principal véhicule, car toutes vos « lignes » dans la paume sont souvent chaudes et humides. Elles offrent aux bactéries un abri douillet pour se loger et proliférer.

La transmission se fait le plus souvent avec les gens que vous fréquentez de près, donc entre collègues de travail, voyageurs dans les transports publics, en famille, avec votre conjoint. Pour les enfants, ce sont évidemment les camarades de crèche, d’école et les professeurs qui sont la première source de contamination.

Les barres de métro/bus/tramway ne sont pas, chez nous, nettoyées tous les jours, comme c’est le cas au Japon. Les menus dans les restaurants, les barres des caddies, les digicodes et même, plus surprenant, les stéthoscopes de nos médecins, ainsi que les appareils pour mesurer la tension, sont des nids à bactéries.

Si vous ne pouvez pas éviter le contact avec des sources potentielles de bactéries, lavez-vous les mains régulièrement au savon, en prenant garde de ne toucher ni vos yeux, votre nez ou votre bouche.

La Haute Autorité de Santé en France (HAS) a également mis en place en juin 2007 des recommandations à suivre dans les cabinets médicaux [3].

Apprenez à tousser correctement

Si vous êtes comme moi, vous avez appris, étant petit, à mettre la main devant votre bouche lorsque vous toussez. C’est évidemment mieux que rien, et cela protège en effet votre entourage des postillons et des microbes, tout en leur évitant le spectacle pas toujours gracieux d’une langue, d’une dentition et d’une gorge exposées. Songez cependant que votre main est désormais contaminée et qu’il faudra vous laver les mains au savon et à l’eau chaude, puis avec un gel antibactérien désinfectant si vous ne voulez pas faire de cadeau empoisonné à la prochaine personne à qui vous direz bonjour. Vous pouvez limiter ce risque en toussant dans votre coude, ou dans un mouchoir si vous en avez le temps. A ce propos, oubliez les mouchoirs en tissu de votre enfance, nids à microbes, et préférez-leur les mouchoirs en papier jetables.

Que faire si vous êtes déjà atteint ?

D’abord, vous devez interrompre votre régime alimentaire normal, mais avec les vomissements et les diarrhées provoquées par la gastro-entérite, vous l’aurez certainement fait spontanément. Dans la mesure où vous perdez beaucoup de liquide, par le haut et par le bas, vous devez lutter contre la déshydratation, en buvant régulièrement de l’eau de riz. Dès que votre appétit renaît, mangez de la purée pomme de terre-carottes (sans lait), du poulet bouilli cuit avec des légumes, et le bouillon ainsi obtenu. Peu à peu, vous pourrez réintroduire le riz et le pain.

Au bout de trois jours sans diarrhées ni vomissement, vous pourrez reprendre votre alimentation habituelle. Mais évitez quand même les aliments gras et les viandes autres que le poulet bouilli au début de la reprise alimentaire.

Pour confectionner de l’eau de riz, faites bouillir pendant trente minutes un volume de riz complet dans seize volumes d’eau avec une demi-cuillère à café de sel de mer gris. Passez le liquide au chinois pour retirer le riz, laissez tiédir. Au moment de servir, vous pouvez ajouter un peu de miel pour améliorer le goût.

L’huile essentielle de thym est votre grande alliée pour les maladies infectieuses, y compris celles des enfants. Avec les pépins de pamplemousse chinois, elle détruit tous les germes néfastes des intestins. Deux gouttes dans une cuillère à café de miel mélangées à une tisane de romarin seront bénéfiques aussi bien pour la gastro que pour la grippe.

Le sirop de sureau noir est le grand champion des infections virales. Les résultats des recherches montrent que l’extrait des baies est capable d’enrayer en deux jours les symptômes de la grippe intestinale chez 93,3 % des sujets traités.

A votre santé,

Jean-Marc Dupuis

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Sources :

[1] Wikipédia Gastro-Entérite

[2] Voir le très bon livre « Guérir » du Dr Servan-Schreiber

[3] Recommandations de la HAS

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