Environnement Lançonnais

Empreinte écologique foncière : l’Europe en surpoids

dimanche 29 janvier 2017 par Alain KALT (retranscription)

Le 27 juillet 2016 par Marine Jobert

Le Vieux monde pioche abondamment dans les productions d’autres pays pour satisfaire ses besoins en biens et services, déplorent Les Amis de la Terre Europe dans un rapport.

L’empreinte écologique foncière des Européens dépasse largement les limites des frontières de l’Europe, pourtant terre d’agriculture. Car pour nourrir les appétits en biens et services des quelque 500 millions de citoyens, c’est l’équivalent de l’Union européenne à 27, augmentée d’une superficie égale à celles de l’Italie et de la France (soit +43%), qui est nécessaire : l’équivalent de 249 millions d’hectares.

0,31 hectare par Européen

C’est ce qu’ont calculé les Amis de la Terre Europe, dans un rapport intitulé « Le vrai coût de la consommation : l’empreinte écologique foncière de l’Union européenne ». Grâce à cet outil qui permet de mesurer la surface de sol utilisée chez soi et à l’étranger pour produire les biens et services consommés par une région ou un pays, l’ONG a calculé qu’un Européen consomme 0,31 ha, soit 1,5 fois ? plus que la moyenne des autres Terriens. « C’est une question de justice que l’Union européenne prenne la pleine mesure de sa surconsommation de terres et agisse pour réduire l’échelle et l’intensité de son usage global de terres. »

Nourrir les animaux

L’explication essentielle de ce phénomène est à chercher dans nos assiettes : c’est pour nourrir les animaux dont nous tirons profit (morts ou vifs) que sont utilisées 73% des terres. Avec une répartition de 30% pour la viande et de 25% pour les produits laitiers (essentiellement les fromages). Puis viennent les huiles végétales -dont la plupart finissent dans nos réservoirs-, suivis par les fruits, les légumes, l’alcool. Nos goûts pour les produits exotiques sont également un facteur d’explication, avec les épices, le café, le thé et le cacao.

Aligner les standards

Les Amis de la Terre alertent sur le fait que ces productions se font essentiellement au détriment des forêts et d’espaces aujourd’hui vierges. Un écho au récent rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui insistait sur le fait que poursuivre la déforestation était inutile pour nourrir l’humanité. Une réalité d’autant plus inquiétante lorsque l’on intègre les émissions de carbone et de méthane des productions à l’étranger : fortement liées à la déforestation, elles alourdissent d’un tiers le bilan des consommations européennes. En outre, les standards agricoles et sociaux en Europe et dans les pays africains ou asiatiques sont loin d’être alignés, souligne l’ONG, qui invite l’Union à la vigilance et à la promotion de modèles de consommation qui feraient baisser l’empreinte écologique foncière (régime alimentaire, recycleries, jardinage urbain, etc.).

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