Environnement Lançonnais

Mission impossible pour l’agriculture mondiale ?

mardi 29 novembre 2011 par Alain KALT (retranscription)

Le 28 novembre 2011 par Geneviève De Lacour

25% des terres agricoles de la planète sont dégradées D’ici 2050, l’agriculture de la planète est condamnée à relever un défi sans doute impossible : produire 70% d’aliments supplémentaires sur des terres de moins en moins fertiles.

Selon l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), un quart des terres de la planète sont dans un état de dégradation extrême. 8% sont modérément dégradées, 36% sont stables ou légèrement dégradées et 10% sont « en cours de bonification ». En cause : l’érosion des sols et le gaspillage des ressources en eau.

40% de ces terres dégradées se trouvent dans des zones pauvres, 30% dans des zones de niveaux modérés de pauvreté, tandis que 20% se situent dans des zones de faible pauvreté.

« De nombreuses zones agricoles sont menacées par une baisse progressive de leur capacité productive, dans un contexte de pression démographique excessive et de pratiques agricoles qui détériorent l’environnement », alerte la FAO dans un rapport intitulé « L’Etat des ressources mondiales en terres et en eau pour l’alimentation et l’agriculture » qui a été publié aujourd’hui 28 novembre. « Trop souvent, les réalisations se sont accompagnées de pratiques de gestion qui ont dégradé les systèmes d’exploitation de la terre et de l’eau dont dépend la production vivrière. »

Et aucune région ne serait à l’abri : la côte ouest des Amériques, le bassin méditerranéen d’Europe du Sud et d’Afrique du Nord, tout le Sahel et la Corne de l’Afrique, et dans de nombreuses régions d’Asie. « Les systèmes à risque se trouvent partout dans le monde, depuis les hauts plateaux des Andes jusqu’aux steppes d’Asie centrale, du bassin hydrographique Murray-Darling en Australie au centre des Etats-Unis », précise le rapport de la FAO.

La plus grande menace est la dégradation des sols, suivie de la perte de biodiversité et de l’appauvrissement des ressources en eau. Car si quelque 1,6 milliard d’hectares de terres parmi les plus productives de la planète sont actuellement cultivées, certaines subissent les contrecoups d’exploitations intensives. Ces pratiques favorisent l’érosion par le ruissellement ou par le vent, la perte de matière organique, le tassement de la couche arable, la salinisation, la pollution du sol ainsi que la perte de nutriments.

Mais le facteur eau joue également très fortement. « Vu la dépendance de nombreux systèmes essentiels de production vivrière vis-à-vis des eaux souterraines, la baisse des niveaux des aquifères et les prélèvements continus d’eaux souterraines non renouvelables présentent un risque croissant pour la production vivrière locale et mondiale », met en garde l’agence onusienne. Les pénuries d’eau augmentent, de même que la salinisation et la pollution des eaux souterraines, et la dégradation des plans d’eau et des écosystèmes liés à l’eau. De vastes étendues d’eau continentales ne sont plus alimentées suffisamment et leurs eaux sont souvent trop chargées en nutriments, comme l’azote et le phosphore. De nombreux fleuves n’atteignent pas leurs embouchures naturelles et les zones humides sont en train de disparaître. Dans les principales zones céréalières, les prélèvements dans les nappes souterraines épuisent les réserves dont dépendent les communautés rurales.

« Entre 1961 et 2009, les terres cultivées de la planète ont augmenté de 12% », en grande partie grâce au doublement de la surface des terres irriguées, « et la production agricole a fait un bond de 150% grâce un accroissement significatif des rendements des principales cultures. » Cependant, la FAO s’alarme du ralentissement des taux de croissance de la production agricole dans de nombreux secteurs. Les tonnages ne progressent plus que de 1,5% par an contre 3% observés pendant les années fastes de la révolution verte dans les pays en développement.

Le document la FAO souligne le déséquilibre croissant entre l’offre et la demande de ressources en terres et en eau au niveau local et national. Et le nombre de zones atteignant les limites de leur capacité de production augmente rapidement.

Augmentation de la population et des revenus oblige, la demande mondiale de produits alimentaires devrait croître de 70% entre 2009 et 2050, un chiffre qui pourrait même atteindre les 100% dans certains pays en développement.

Pour que la nutrition s’améliore et que l’insécurité alimentaire et la sous-alimentation reculent, la croissance de la production agricole devra impérativement dépasser celle de la démographie ; la population mondiale est évaluée aujourd’hui à 7 milliards de personnes, dont un milliard sont sous-alimentées, et devrait atteindre 9 milliards en 2050.

L’ONU estime que pour la période 2007-2050, l’investissement nécessaire pour relever ce défi est de 750 milliards d’euros en matière d’irrigation pour les pays en voie de développement, et 120 milliards d’euros pour la conservation des sols et les mesures de prévention des inondations.

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