La consommation collaborative, le nouveau visage de la consommation
16-01-2013
Véritable pied-de-nez à la consommation dite « classique », la consommation collaborative invente une nouvelle façon de consommer en se basant sur des logiques de partage et d’entraide. S’inscrivant dans un contexte de crise économique et de développement des technologies numériques, la consommation collaborative porte en elle les prémices d’un nouveau visage de la consommation.
Décryptage.
Privilégier l’usage d’un bien plutôt que sa propriété, voilà le principe de base qui prime dans un modèle de consommation collaborative. La location entre particuliers, le prêt entre particuliers ou encore l’autopartage : ses nouvelles pratiques ont en commun d’appartenir à cette mouvance collaborative. Et pour permettre cet essor, Internet et les nouveaux modes de communication jouent un rôle central. En tant qu’outil mais aussi en diffusant les valeurs d’échange qui constituent son socle, Internet est indissociable et partie prenante de ses évolutions. Comme l’explique Anne-Sophie Novel dans son ouvrage « Vive la co-révolution », co-écrit avec Stéphane Riot : « La révolution de nos modes de communication impacte en profondeur les modes d’échanges et d’implication citoyenne. Une nouvelle force économique et culturelle puissante est irrémédiablement en route : l’influence du Web 2.0 et des réseaux sociaux contribue à l’émergence d’une « culture du nous » qui ne réinvente pas seulement ce que l’on consomme amis la manière dont on consomme. »
En effet, on assiste à un déferlement de sites qui mettent en relation des personnes qui ne se connaissent pas au préalable pour consommer différent, et ce, dans tous les domaines : transport (covoiturage et autopartage en tête…), alimentation (Amap et circuits courts entre producteurs et consommateurs), location d’objets entre particuliers, troc de fringues, voyages avec notamment l’engouement pour le couchsurfing, les loisirs avec la location de jouets ou encore le financement participatif avec des sites comme kisskissbankbank. Le secteur de l’habitat n’est pas en reste avec la colocation, la construction d’habitat participatif ou des sites de mise en relation entre voisins. Au delà des avantages économiques qui motivent la plupart de ses comportements, le modèle favorise aussi le lien social.
Derrière ces nouvelles manières de consommer, se dessine en filigrane, une nouvelle économie basée sur le partage. En effet, au-delà de ses pratiques organisées par les citoyens eux-mêmes, des entreprises commencent à s’intéresser à la consommation collaborative et développent des systèmes qui monétisent l’usage et non plus la priorité d’un bien. A l’image de Mu by Peugeot ou de Multicity de Citroën, les constructeurs automobiles tentent de rattraper le train de marche et de s’inscrire dans ce nouvel élan pour se faire une place dans l’univers de la mobilité « alternative ». Autre signe de ce succès : on compte plus de 2 millions de membres inscrits sur Covoiturage. La consommation collaborative, une alternative à l’obsolescence programmée des objets ? La question mérite d’être posée même si pour certains observateurs, comme Philippe Moati, professeur d’économie à Paris-Diderot et coprésident de l’Observatoire Société et Consommation (l’Obsoco), « la consommation collaborative est aussi une manière d’hyperconsommer ».
Alain KALT (retranscription)
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