Environnement Lançonnais

Plus de 80 substances chimiques dans nos assiettes.

vendredi 3 décembre 2010 par Alain KALT (retranscription)

Plus de 80 substances chimiques dans nos assiettes.

Le 01 décembre 2010 par Sabine Casalonga.

Risques & Santé

De nombreux résidus de pesticides ont été retrouvés dans les fruits et légumes Pour lancer leur campagne « Environnement et Cancer », Générations futures et le réseau européen Heal dévoilent les résultats d’une enquête sur la présence de substances chimiques dans l’alimentation : 81 polluants, incluant des cancérigènes et des perturbateurs endocriniens, retrouvés sur une journée. Les ONG appellent à appliquer le principe de précaution et à modifier la réglementation.

Le menu du jour ? « 128 résidus chimiques provenant de 81 substances différentes dont 42 cancérigènes possibles ou probables et 5 cancérigènes avérés, ainsi que 37 perturbateurs endocriniens (PE) ». Tel est le résultat de l’analyse des aliments d’un menu-type sur une journée, selon l’enquête « menus toxiques » menée par l’association Générations futures (GF ex-MDRGF) et le réseau européen Heal (Health & Environment Alliance), en partenariat avec le réseau Environnement Santé (RES), le Cniid et le WWF France.

A partir d’aliments non bio achetés dans plusieurs enseignes de supermarchés de la région parisienne, entre juillet et septembre 2010, les ONG ont composé 4 repas et un en-cas équilibrés, pour un enfant de 10 ans, en suivant les recommandations officielles, soit 5 fruits et légumes, 3 produits laitiers et un litre et demi d’eau (du robinet) en y ajoutant un chewing-gum. Et un certain nombre de substances préoccupantes ont été analysées par des laboratoires accrédités : plusieurs pesticides, des plastifiants dont le bisphénol-A (BPA) et les phtalates, des retardateurs de flamme bromés (PBDE), des dioxines, furanes, PCB et autres polluants organiques persistants (POP), ou encore des métaux lourds. Le caractère cancérigène ou de perturbateur endocrinien a été déterminé à partir des classements officiels de l’Union européenne, du Centre international de recherche sur le cancer (Circ), de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) des Etats-Unis et de l’agence de Californie.

Pesticides et PCB sont les polluants les plus fréquemment retrouvés (44 résidus respectivement), suivis par les dioxines/furanes (14 résidus) et les PBDE (12 résidus). Parmi les aliments les plus contaminés figurent les produits d’origine animale, sans surprise, puisque leurs graisses accumulent certains polluants. Le beurre contient ainsi des traces de 9 PCB, dont un cancérigène avéré, et de 6 dioxines/furane. Le steak haché (15 % mg), le lait entier et le fromage fondu contiennent également entre 6 et 9 PCB chacun. Le thon de la salade mélangée du repas de midi contient des traces de métaux, lourds dont 2 cancérigènes avérés (arsenic et mercure), ainsi qu’1 PCB et 1 PBDE. Mais c’est le saumon du diner qui bat tous les record avec 34 résidus différents (PCB, dioxine/furane, PBDE, métaux lourds…), dont 4 cancérigènes avérés ! Des résidus de pesticides interdits en France ont été détectés dans les fruits, légumes et céréales [tous importés, ndlr] comme la pomme (Brésil), les tomates (Italie), le riz (Asie) ou les haricots verts (Kenya). Sans surprise, l’eau du robinet n’est pas pure et contient des traces de chloroforme (cancérigène possible),de nitrate et d’atrazine (perturbateur endocrinien). Même le pain ne sort pas blanchi de l’analyse avec la présence de pesticides. Enfin, l’utilisation d’une assiette plastique réchauffée au micro-onde a révélé la présence de deux phtalates.

« Tous les résidus ont été retrouvés à des concentrations inférieures aux limites réglementaires, explique François Veillerette, porte-parole de GF . Ce qui nous préoccupe c’est l’effet additif des mélanges de substances, non évalué à ce jour et absent des législations françaises et européennes ». Par ailleurs, il reconnaît que ces résultats « n’ont pas une puissance statistique suffisante pour être publiés dans un article scientifique », mais qu’ils ont un rôle illustratif de la problématique à l’instar « d’un sondage ». Les marques des produits testés ne sont par ailleurs pas mentionnées.

Si le recours aux produits biologiques et la suppression des plastiques alimentaires figurent au nombre des recommandations émises aux consommateurs, ces solutions seraient insuffisantes. « C’est un problème complexe car il s’agit d’une pollution généralisée de l’environnement », souligne François Veillerette.

Face à ce constat alarmant, les ONG demandent aux pouvoirs publics d’interdire les pesticides cancérigènes (CMR 1 à 3) et perturbateurs endocriniens (1 et 2) ainsi que les additifs cancérigènes possibles ou PE (1 ou 2), tels que le butyl hydroxyanisole (BHA) présent dans le chewing-gum, et les plastiques alimentaires contenant des phtalates et/ou du BPA.

Dans le cadre de leur compagne « Environnement et cancer », les ONG demandent la création d’un véritable volet Environnement dans le deuxième plan Cancer [voir le JDLE] et la mise en place du principe de précaution dans le deuxième plan national Santé-environnement (PNSE2) via des actions sur les CMR 3 et les PE. « Ce plan prévoit de réduire les émissions du formaldéhyde – un CMR1 - de seulement 30 %, c’est ridicule ! », affirme le porte-parole de GF. Ces demandes ont été transmises aux ministères chargés de la santé et de l’environnement. « Nous aimerions que soit mis autant de moyens pour traiter la pollution et ses effets sur la santé que pour les vaccins contre la grippe A », tance Serge Orru du WWF.

Dans le JDLE « Plan Cancer 2009-2013 : quelle place pour l’environnement ? »

Dans le JDLE « Cancer et environnement : l’Afsset prône un « changement de paradigme » »


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