Les effets retard du Grand smog de Londres
Le 08 juillet 2016 par Romain Loury
Le « grand smog » de Londres, qui a plongé la capitale britannique dans un brouillard charbonné en décembre 1952, se fait encore sentir, révèle une étude américaine. Plus de 60 ans plus tard, on observe encore, chez les bébés devenus adultes, une fréquence plus élevée d’asthme.
En raison du froid soudain qui saisit Londres le 4 décembre 1952, la population brûle du charbon en masse. Résultat : pendant cinq jours, la capitale se trouve piégée dans le pire nuage de pollution qu’elle ait connu. Ledioxyde de soufre (SO2) s’immisce jusque dans les maisons.Si le bilan sanitaire dans les mois qui ont suivi s’ élève à 12.000 morts, il semble n’être pas encore clos.
Selon une étude publiée par l’équipe de Matthew Neidell, de la Columbia University (New York), dans la revue de l’American Thoracic Society, son effet s’est fait sentir bien après chez les enfants alors âgés de 0 à 1 an, et ce jusqu’à nos jours, soit 64 ans plus tard. Ce qui confirme l’impact, observé lors d’autres études, d’une exposition précoce à la pollution de l’air, alors que les poumons se développent, sur le risque ultérieur d’asthme.
Un héritage tenace
Analysant 2.916 Londoniens nés entre 1945 et 1955, les chercheurs ont découvert que ceux âgés de 0 à 1 an lors du « grand smog » avaient un risque accru de 19,87% d’avoir souffert d’asthme pendant leur enfance. A l’âge adulte, ce risque était encore surélevé de 9,53%. Un effet similaire, mais atténué, était observé chez les enfants exposés in utero.
« Plus d’un demi-siècle plus tard, l’héritage du grand smog persiste de nos jours en Angleterre. Parmi les nombreuses implications de ces résultats, le fait que d’importants effets sanitaires de notre actuelle pollution continueront à se faire sentir dans un avenir lointain », commentent les chercheurs.
Pékin, le Londres du XXIème siècle
Certes, le mix de pollution observé lors du grand smog n’est plus le même sévissant actuellement dans les grandes villes occidentales, où le SO2 a fortement diminué. Mais il frappe encoreles grandes métropoles asiatiques, notamment Pékin, observe l’équipe.
La capitale chinoise a elle aussi été l’objet d’une expérience grandeur nature de santé environnementale, lors des Jeux olympiques de 2008. Conséquence des mesures prises en faveur de la qualité de l’air (interdiction des véhicules les plus polluants, circulation alternée, mise à l’arrête d’usine et de chantiers de construction, etc.), l’air pékinois a connu une nette amélioration. Outre une baisse de 46% des consultations médicales pour asthme, les enfants qui ont connu cette embellie in utero présentaient un poids plus élevé à la naissance.
Alain KALT (retranscription)
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