Comment consommer durablement du poisson ?

Le poisson, qu’il provienne de la mer ou des rivières, est bon pour la santé : il prévient les maladies cardio-vasculaires, donne du tonus, développe la mémoire… Pas étonnant, donc, que notre consommation augmente. Problème : selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), 75 % des stocks commercialement exploités dans le monde sont surpêchés ou menacés de surpêche. Aussi, il est essentiel, au supermarché comme au restaurant, d’adopter des réflexes d’achats durables. Lesquels ? Suivez le guide…

Manger du poisson sans détruire l’environnement, c’est possible !

La consommation durable du poisson est une urgence : près de 30 % des 600 espèces pêchées dans le monde sont en voie d’extinction ! Et 7 % des espèces marines ont déjà disparu depuis 1950 ! Ceci vaut particulièrement pour la France, où nous consommons 35 kg par an, soit bien plus que les moyennes européenne (22 kg/an) et mondiale (16,5 kg/an). L’Hexagone est aussi le 5ème pays importateur de poissons de la planète…

Le label MSC

L’une des meilleures solutions pour consommer durablement du poisson consiste à opter pour des produits labellisés MSC (Marine stewardship council) : il s’agit d’une certification qui garantit une pêche durable, c’est-à-dire inférieure à la capacité des populations à se régénérer, et respectueuse des écosystèmes (taille des filets, réduction de l’impact sur les habitats,…). 23 critères, vérifiés par des organismes indépendants, doivent être respectés pour l’obtention du label. « Pour l’instant, le label MSC est le seul moyen d’être certain que le poisson que l’on achète provient de la pêche durable », indique le WWF.

ET AUSSI... Soutenez la pêche durable avec le label MSC !Une pêche en Arctique hautement sous-estimée !Une poubelle nommée Méditerranée !MOTS-CLES :éco-gestes, consommation durable, poissons, biodiversité, FAO, Ofimer, extinction d’espèces, label MSC, aquaculture Les poissons à éviter

Voici la liste des poissons dont les stocks sont gravement menacés. Leur achat doit donc être boycotté :

 Le thon rouge
 Le merlu
 Les flétans d’Atlantique et du Groenland
 Le saumon de l’Atlantique
 L’espadon
 La dorade rose
 L’anguille
 Le bar de chalut
 L’empereur
 La sole
 Le sabre
 Les requins
 Les raies
 Le grenadier

Les poissons à consommer avec modération

Ces espèces sont sur le point d’être en danger. A manger en de rares occasions :
 La dorade
 Le bar
 Le merlan
 La lotte
 Le rouget
 Le thon albacore
 La morue

Les poissons à privilégier

Pour l’instant, ces espèces ne sont pas victimes de la surpêche. Préférez-les donc :
 Le hareng
 Le lieu
 Le maquereau
 La sardine
 Le saumon du Pacifique
 Le cabillaud
 Le colin d’Alaska
 Le tacaud
 La truite
 Le tilapia

Les poissons locaux… et de saison

A l’instar des fruits et légumes, il est préférable de consommer des poissons pêchés ou élevés localement. Cela réduira les émissions de gaz à effet de serre dues au transport et à la conservation. Pour vous aider, une réglementation européenne mise en place en 2002 impose la mention de certaines informations, comme la zone où le poisson a été pris.

Il faut également éviter d’acheter des poissons lors de leur période de reproduction. Pour connaître les saisonnalités, consultez le tableau réalisé par l’Ofimer (Office national interprofessionel des produits de la mer et de l’aquaculture) : http://www.ofimer.fr/PDF/Viepratiqu....

Dans la même veine, respectez les tailles minimales, histoire de ne pas consommer des poissons qui ne sont pas encore arrivés à maturité : http://www.ofimer.fr/Z-espacerefere....

Que penser de l’aquaculture ?

L’aquaculture est plus écologique, dans la mesure où elle n’épuise pas les ressources… Seulement, les poissons d’élevage sont nourris avec des congénères sauvages pêchés pour l’occasion (et transformés en farines)… Dans des quantités non négligeables !

Yann Cohignac