Environnement Lançonnais

Antibiotiques : mettez-vous à l’abri...

vendredi 22 juillet 2011 par Alain KALT (retranscription)

« Nous sommes assis sur une bombe sanitaire », a déclaré Daniel Lenoir le 5 juillet 2011, au sujet des antibiotiques. Selon le directeur de l’agence régionale de santé du Nord-Pas-de Calais, qui avait coordonné la campagne « Les antibiotiques, c’est pas automatique », les antibiotiques sont de moins en moins efficaces car on les utilise trop. Nous risquons une catastrophe. Le simple citoyen, qui est d’accord pour faire de son mieux, mais qui a tout de même envie de soigner ses enfants quand ils ont une otite, doit-il obéir aux autorités et céder à la panique face aux antibiotiques ? Non bien sûr, vous vous doutiez de la réponse. Mais des précautions élémentaires sont indispensables pour éviter de vous retrouver infecté par une super-bactérie. Car c’est un fait : vous avez de plus en plus de risque de croiser une super-bactérie résistant à tous les antibiotiques, que ce soit à l’hôpital, en emmenant un enfant à la crèche, ou même – c’est la nouveauté de l’été – dans votre assiette de crudités. Mais d’abord, avant de vous donner les solutions, un bref rappel sur les antibiotiques, et les problèmes qu’ils posent. Bref rappel sur les antibiotiques Déjà au collège, il y a bien longtemps donc, notre professeur de Sciences naturelles nous expliquait les dangers des antibiotiques : « Lorsque votre organisme est envahi par des mauvaises bactéries, vous pouvez les détruire vite et bien avec des antibiotiques. Les antibiotiques sont des molécules qui tuent les bactéries. Elles sont produites en général par des champignons ou d’autres micro-organismes naturels. » « Le problème, continuait-il, c’est que les antibiotiques ne parviennent jamais à tuer 100 % des mauvaises bactéries. Y compris les plus puissants. Il restera toujours quelques mauvaises bactéries qui, parce qu’elles sont différentes des autres, avec un autre code génétique par exemple, résistent aux antibiotiques. » « Et c’est là qu’on met le doigt sur le danger des antibiotiques : en tuant la plupart des mauvaises bactéries, les antibiotiques stoppent l’infection. Vous guérissez. Moyennant quoi, les bactéries résistantes, qui sont les plus dangereuses, se retrouvent face à un grand espace libre à coloniser. Si elles y parviennent, votre maladie reprendra de plus belle. Mais cette fois vous serez envahi de bactéries résistant aux antibiotiques. Si vous ne trouvez pas d’autre solution pour vous soigner, préparez votre cercueil. » Toute la classe de quatrième était terrorisée. Chacun s’examinait en se demandant si, par hasard, il n’était pas en train d’être colonisé par une souche de bactéries résistantes aux antibiotiques. Puis ce fut, année après année, les magazines qui faisaient leur une sur la fin annoncée des antibiotiques, et la possibilité de nouvelles épidémies semblables à la peste noire qui emporta trois habitants sur quatre à Florence en 1348, puis fit 25 millions de morts en Europe. En 2007, le Docteur Antoine Andremont, spécialiste du sujet, publiait un livre aux accents apocalyptiques : « Le triomphe des bactéries : la fin des antibiotiques ? » dans lequel il annonçait que les bactéries pourraient bien être en passe de triompher de l’espèce humaine. Si ces accablantes prophéties favorisent sans doute les tirages, force est de constater que des millions de Français continuent à se soigner aux antibiotiques année après année, dès qu’ils souffrent d’une infection des oreilles, du nez, de la gorge, ou urinaire. Et vu de l’extérieur au moins, les antibiotiques semblent continuer à rendre de fiers services aux malades. Bien entendu, il faut parfois augmenter les doses, la durée du traitement, ou utiliser d’autres antibiotiques que les pénicillines. Il faut aussi prendre des probiotiques pour réensemencer votre flore intestinale ravagée (plus sur ce sujet capital un autre jour). Pour autant, ce serait une grave erreur que de sous-estimer le danger de la baisse d’efficacité des antibiotiques. Mersa, le tueur silencieux Le problème est que depuis vingt-cinq ans, aucune nouvelle classe d’antibiotique - s’attaquant à des cibles bactériennes inédites - n’a été commercialisée. Et aujourd’hui, notre panoplie de médicaments - une cinquantaine de pénicillines, une dizaine de tétracyclines et autant de macrolides, des céphalosporines, des quinolones, et bien d’autres - ne suffit plus. Il y a des souches d’agents pathogènes qui résistent à tout. L’un des plus inquiétants est le Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) ou Methicillin-resistant Staphylococcus aureus (MRSA, souvent prononcé « mersa »). C’est un « staphylocoque doré » qui résiste à la méticilline (un des antibiotiques les plus puissants). Peuplant les hôpitaux, vous avez de grandes chances de le croiser à l’occasion d’une opération chirurgicale ou d’un simple séjour à l’hôpital. La moitié de tous les staphylocoques dorés aux États-Unis sont d’ores et déjà résistants à la pénicilline, la méticilline, la tétracycline et l’érythromycine. En 2005, les deux tiers des infections non hospitalières à staphylocoques concernaient des souches résistantes à la méticilline. Conséquence, d’après une étude publiée en octobre 2007 par le Journal of the American Medical Association, il y a eu aux Etats-Unis près de 100 000 cas d’infections invasives au Mesra en 2005, qui ont provoqué 18,600 décès. La même année, le Sida avait fait 17 000 morts, si l’on veut faire une comparaison macabre. Concernant la France, plus d’un tiers des affections au staphylocoque doré sont désormais impossibles à traiter avec les antibiotiques, causant amputations (cf Guillaume Depardieu) et décès. Selon Wikipédia, il est probable que les trois quarts des 4 200 décès pour infections nosocomiales (causées par les hôpitaux) soient le fait de bactéries multirésistantes aux antibiotiques. En présence du Mesra dans les cas de septicémies (infection généralisée des organes par la présence de bactéries vivantes dans le sang), une étude canadienne de 2008 indique que la mortalité est augmentée, ce qui n’est guère étonnant. Vous êtes directement concerné Mais les antibiotiques ne sont pas seulement un problème général. Ils sont aussi un problème pour vous, chaque fois que vous en prenez. Selon une vaste étude parue dans le British Medical Journal en 2008, ils augmenteraient votre risque de cancer. Cette étude a établi que le risque d’être diagnostiqué avec un cancer de la peau (hors mélanome), d’un cancer du duodénum (le début de votre intestin), d’un cancer du pancréas, d’un cancer du rein, d’un cancer de la vessie, d’un cancer des organes génitaux masculins (hors prostate), d’un cancer de la thyroïde avec un myélome ou une leucémie était 1,5 fois plus élevé chez les participants ayant eu plus de six prescriptions d’antibiotiques, par rapport au groupe le moins exposé aux antibiotiques. Et il n’y a pas que le cancer. Une étude anglaise a établi l’année dernière que soigner votre toux, votre rhu me ou une infection urinaire aux antibiotiques augmente la résistance des bactéries que vous portez, en particulier dans le mois suivant. L’effet est cependant sensible pendant un an. Vous augmentez donc votre risque de développer une infection à cet antibiotique particulier, et vous devez porteur de germes résistants, que vous pouvez éventuellement transmettre à votre entourage. La morale de l’histoire est simple : les antibiotiques ne sont à utiliser qu’en cas d’absolue nécessité. Alors que faire ?? Je vais certainement vous décevoir aujourd’hui, cher lecteur, mais le fait est que je n’ai aucune solution miracle à vous proposer contre ce problème. Il existe cependant certaines mesures d’hygiène élémentaire qui peuvent grandement contribuer à limiter votre risque d’infection. Mon conseil est que vous les appliquiez strictement – et que vous les fassiez appliquer à vos enfants, si vous en avez. Lavez-vous les mains... et assurez vous que votre médecin les lave aussi Se laver les mains est un des traitements antibactériens les plus anciens et les plus efficaces. Où est le temps où aucune personne bien élevée n’aurait songé passer à table s’en être passée au lavabo ? D’après une étude de l’Université Johns Hopkins de Baltimore (USA), la meilleure façon d’éviter les infections est que les médecins et les infirmières se lavent les mains avant de toucher un patient. Or, si ce conseil peut paraître banal voire idiot, le fait est que cette règle est couramment violée dans les hôpitaux. Un bon lavage de main passe par les étapes suivantes :
- 1. Mettez vos mains sous l’eau chaude ;
- 2. Utilisez un vrai savon (et pas une crème lavante ou autre « solution antibactérienne ») ;
- 3. Lavez vous les mains avec le savon pendant au moins 15 secondes ;
- 4. Enlevez toutes les saletés que vous avez sur les mains, y compris sous les ongles ;
- 5. Rincez-vous abondamment sous le robinet ;
- 6. Dans les lieux publics, utilisez une serviette en papier pour ouvrir la porte, la poignée de la porte des toilettes étant un des endroits les plus sûrs d’être contaminée par des germes. Evitez de partager vos affaires personnelles Tous les objets personnels comme les serviettes, la lingerie, les draps, les rasoirs, les affaires de sport (raquette) risque d’être contaminées. Vous évitez une source majeure d’infection en utilisant uniquement les vôtres, et en évitant de les prêter. Mangez de l’ail L’extrait de pépin de pamplemousse est un puissant anti-microbien naturel.Très courant en magasin bio et en pharmacie, il vous suffit d’en mettre quelques gouttes dans un verre d’eau. Cet antibiotique naturel vous aidera à combattre les angines, toux et rhumes sans effet secondaire et avec une grande efficacité. Beaucoup de médecins axés sur les traitements naturels, comme le Dr Joseph Mercola, recommandent de consommer de l’ail, qui contient de l’allicine, un composé actif qui est réputé traditionnellement pour combattre les infections. Le Dr Mercola recommande de le consommer cru, car l’allicine est détruite dans l’heure qui suit lorsque l’ail est écrasé. Inutile d’avaler la gousse d’ail entière car, dans ce cas, l’allicine ne sera pas libérée. Mais ces résultats sont incertains : une étude réalisée en Chine, sur une population consommant de grandes quantités d’ail est parvenue à la conclusion que l’ail pouvait diminuer les infections à la bactérie Helicobacter pylori. Mais ces résultats n’ont pas été confirmés par une autre étude clinique, dans laquelle les personnes consommaient pourtant dix gousses d’ail frais par jour ! A votre santé ! Jean-Marc Dupuis

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