Environnement Lançonnais

Fondation Nicolas Hulot : "Sortir du fioul dans le chauffage"

dimanche 7 octobre 2012 par Alain KALT (retranscription)

Dans le débat national en cours sur la transition énergétique, la Fondation Nicolas Hulot (FNH) a travaillé sur des propositions dont l’une consiste à se séparer progressivement mais totalement du combustible fioul dans la partie chauffage, d’ici 2020.

Aujourd’hui, environ 4 millions de ménages français se chauffent au fioul, et pour 75% d’entre eux, cela n’est possible que grâce à l’utilisation de chaudières individuelles. Selon la FNH, cela représente environ 21 Mt CO2 (soit 3 à 4% des émissions de CO2 françaises) et 7 Mtep (10% de la consommation française totale de pétrole).

De plus, explique la FNH, ce mode de chauffage reste très coûteux pour les ménages qui y ont recours, puisqu’il dépend du prix du baril de pétrole : "la facture moyenne annuelle se situe autour de 2.000 €, soit la plus grosse facture parmi les différents modes de chauffage actuels. Cette facture élevée est d’autant plus problématique que ce mode de chauffage concerne principalement les précaires énergétiques, dont le budget est déjà limité".

La Fondation estime par ailleurs que la persistance de l’utilisation du fioul dans le chauffage en France demeure incohérente : "c’est une énergie fortement émettrice de GES, elle est importée et participe donc à la dépendance énergétique de la France, elle est sujette à des augmentations continues de son prix dues à la raréfaction du pétrole, avec de graves conséquences économiques et sociales."

Pour sortir complètement du fioul - chauffage, des mesures "efficaces" doivent être prises selon la FNH, et la première d’entre elle est liée aux travaux d’isolation . "Le chauffage le moins cher est celui que l’on ne consomme pas, et passe donc principalement par une importante isolation. Il faudra donc que le gouvernement accélère le plan de rénovation thermique du parc de bâtiments existants, afin de réduire au plus vite et dans une large mesure la consommation énergétique des habitations."

"Cette première étape permettra une première réduction de la facture énergétique des ménages utilisant du fioul, même si cela n’est pas une solution de long terme dans le sens où elle ne les prémunira pas d’un risque d’augmentation exponentielle de leur facture en cas de choc pétrolier" ajoute la Fondation.

La seconde mesure consisterait à mettre en place des modes de chauffage de substitution au fioul.

Le nouveau mode de chauffage choisi devra bien évidemment être dimensionné en fonction des besoins énergétiques de l’habitation concernée : "c’est pourquoi aucune solution générale n’est applicable et le mode de chauffage retenu doit répondre aux différentes caractéristiques du bâtiment. Ainsi, en milieu rural, le recours au gaz n’est pas une option pertinente, dans les zones non raccordées au gaz de ville. A contrario, l’utilisation du bois énergie paraît être un mode de chauffage bien plus adéquat."

La pompe à chaleur (PAC) pourrait être bien adaptée (avec un poêle bois en complément) dans des logements bien isolés . Afin d’assurer que les modes de chauffage de substitution correspondent bien aux caractéristiques des bâtiments, une aide publique soumise à des conditionnalités fortes devra être développée : "elle permettra le financement de l’installation du nouveau mode de chauffage tout en assurant le respect de critères environnementaux."

Cette proposition combine des enjeux réglementaires et fiscaux : "pour être appliquée, elle implique en effet une annonce à l’avance par les pouvoirs publics ; ensuite sa mise en œuvre doit impérativement être associée à des mesures d’accompagnement financier et technique. La transposition réglementaire de cette mesure peut se faire de manière assez simple et rapide avec l’affirmation de l’interdiction d’installation ou de remplacement de nouveaux systèmes de chauffage au fioul" commente la FNH. "Dans les logements neufs construits après 2012 et respectant la norme BBC, ce type de chauffage est déjà banni par les niveaux de performance exigés : l’action se portera donc principalement sur les logements anciens."

Enfin, une attention toute particulière doit être portée aux ménages en situation de précarité énergétique, dont les moyens budgétaires ne leur permettent pas de financer ces travaux : "la quote-part financée par l’Etat doit donc dans ce cas être proche de 100% des coûts d’investissement. Pour les autres, elle devra être dégressive en fonction du niveau de revenu des ménages."

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