Environnement Lançonnais

N. Sarkozy : "pas d’alternative au nucléaire aujourd’hui".

mardi 28 juin 2011 par Alain KALT (retranscription)

Nicolas Sarkozy avait annoncé en juin 2009 un programme de 35 milliards d’euros d’investissements d’avenir, afin d’accélérer la transition de la France vers un nouveau modèle de développement, basé sur "l’économie de la connaissance et l’économie verte".

Concrètement, cet effort porte sur 4 priorités stratégiques : l’enseignement supérieur, la recherche, la formation d’une part (19 Mds d’euros), puis les filières industrielles et PME (6,5 Mds d’euros), ensuite, le développement durable (5 Mds d’euros) et enfin, l’économie numérique (4,5 Mds). La mise en œuvre des investissements d’avenir avait été approuvée par le Parlement à l’occasion de la loi de finances rectificative du 9 mars 2010.

"Nous allons dégager des moyens importants du Grand emprunt, des investissements du futur, pour renforcer la recherche dans le domaine de la sûreté nucléaire, domaine sur lequel la France dispose d’une avance reconnue" a déclaré lundi, le président Nicolas Sarkozy devant la presse.

Toujours concernant le nucléaire, il a ajouté vouloir "mettre de l’argent sur la 4ème génération des réacteurs nucléaires," alors que plusieurs pays européens (Suisse, Allemagne, Italie) ont choisi récemment de se détourner de l’énergie fissile, une conséquence directe de l’accident de la centrale atomique de Fukushima, au Japon. "La ministre (NDLR : NKM) a souhaité que nous mettions de l’argent sur la sûreté. Ceci est d’ailleurs tout à fait complémentaire avec les audits que nous avons engagés sur nos centrales" a t’il précisé.

Répondant aux journalistes, Nicolas Sarkozy a indiqué qu’il "n’y a pas d’alternative au nucléaire aujourd’hui" et de rétorquer que "nos centrales nucléaires sont plus chères car elles sont plus sûres," faisant allusion aux centrales nucléaires low-cost de certains pays concurrents.

Le chef de l’état a également prononcé son intention d’injecter 1,35 milliards d’euros pour les énergies renouvelables et sur les procédés de production décarbonés.

Le programme d’investissement d’avenir contribuera également à financer un démonstrateur de captage et de stockage de CO2 pour la sidérurgie à Florange.

"La France n’a pas besoin de faire l’impasse sur un secteur" a expliqué le Président. "Elle développe l’ensemble de ces secteurs pour que les Français et l’industrie française aient une énergie compétitive, et pour que les Français puissent disposer d’une énergie à un prix qui préserve leur pouvoir d’achat."

Il a aussi formulé cette phrase bien connue devant les auditeurs : "l’une des énergies les plus prometteuses pour le futur, c’est les économies d’énergie, c’est l’efficacité énergétique."

"Nous soutiendrons également le recyclage, afin de contribuer à l’efficacité énergétique et à une économie plus sobre en matières premières, grâce aux réseaux électriques intelligents, et à la rénovation thermique des logements" a insisté le Chef de l’Etat.

En marge de la conférence, René Ricol, le Commissaire général à l’investissement a déclaré : "Un élément nouveau que nous souhaitions (NDLR : dans les investissements du futur), était, de réfléchir aux conséquences de ce qui c’est passé au Japon. Le choix politique de la France est à la fois de se renforcer sur les énergies renouvelables, de réduire la consommation énergétique et de maintenir le nucléaire. Pour autant, le souhait exprimé avec Nathalie Kiosciusko Morizet et Eric Besson, était que l’on consacre un peu plus d’argent pour travailler sérieusement la question de la sûreté nucléaire."

La liste des projets retenus : Energie - Développement durable.

Deux projets de recherche et développement sur le nucléaire ont été engagés. Le premier devrait permettre à la France de devenir le fournisseur mondial de radionucléides pour les applications médicales, et le second développera la 4e génération de réacteurs nucléaires jugée "plus sûrs et plus performants."

Ensuite, douze projets de transports en commun ont été financés dans les éco-cités qui seront les vitrines françaises de la ville durable.

Deux instituts d’excellence en énergies décarbonées ont été sélectionnés (et 6 présélectionnés). Une deuxième vague d’appels à projets va aussi être lancée et ces instituts deviendront alors les grands campus d’innovation français autour des énergies renouvelables, de la chimie verte et de efficacité énergétique. Par ailleurs, de nombreux démonstrateurs industriels sur les énergies renouvelables seront sélectionnés d’ici la fin de l’année.

Les principaux projets sélectionnés :

- 2 instituts d’excellence sélectionnés sur la chimie verte (utilisation de carbone renouvelable issu de ressources naturelles pour remplacer le carbone issu du pétrole) et sur l’usine propre (efficacité énergétique, gestion des déchets et optimisation des procédés industriels). Six autres projets d’instituts ont été présélectionnés sur l’énergie solaire, les énergies marines, les biomatériaux, la construction durable, les réseaux électriques intelligents et les bio-algues ;
- le réacteur nucléaire Jules Horowitz pour 250 millions d’euros ;
- le réacteur nucléaire de 4e génération pour 650 millions d’euros ;
- 12 projets de transport en commun dans 9 éco-cités (un métro, 11 tramways et 8 lignes de bus) pour 200 millions d’euros ;
- 5 démonstrateurs sur les énergies marines pour 41 millions d’euros de financement (hydroliennes, éoliennes en mer…) ;
- 36 contrats signés avec les conseils généraux pour la rénovation thermique des logements des propriétaires modestes, et de premiers projets de rénovation financés.

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