Un lien avec le nucléaire en France ? FaceNuke vous éclaire
A l’image de Facebook, l’association Greenpeace a dévoilé la semaine dernière "FaceNuke", un réseau social qui fait le lien entre des dizaines de personnes travaillant dans le secteur du nucléaire en France. "Cet outil est une cartographie des personnalités, des organisations, une visualisation du réseau social qui compose aujourd’hui la politique énergétique de notre pays. Le système FaceNuke permet ainsi de visualiser les personnalités connues et moins connues, les enchevêtrements d’entreprises, d’associations…" a indiqué Greenpeace.
Selon l’ONG de protection de l’environnement, "FaceNuke" fait ressortir "une sorte d’État dans l’État, qui décide de la politique énergétique de la France depuis 40 ans" et résume ce constat de la façon suivante : "C’est un univers d’experts et de technocrates dans lequel il est possible de faire carrière de 18 à 77 ans : des grandes écoles aux associations de défense du nucléaire, en passant par les postes clés dans les grands groupes énergétiques, les centres de recherche ou encore les cabinets ministériels."
L’application internet "FaceNuke" répond à des questions comme : Quelle est la taille et l’ampleur des réseaux (connus et visibles) de l’ex patronne d’Areva Anne Lauvergeon, ceux des candidats Nicolas Sarkozy, François Hollande ou encore d’experts très médiatiques comme Elie Cohen… Qui sont les personnes de l’ombre, au pouvoir immense, qui sont les “passerelles” entre groupes, entre groupes industriels et partis politiques, entre partis et associations ?
Plus finement, les connections entre les personnalités, qui sont le cœur et la source de cette cartographie, se basent sur les criètres suivants : un mandat actuel ou récent (environ 5 ans) dans un conseil d’administration, de surveillance, un poste de direction dans un grand groupe, la présence dans un centre de recherche, l’adhésion à une association ou encore un mandat dans une autorité de régulation, etc. ; un mandat passé significatif ; l’adhésion ou un mandat actuel dans une organisation politique ; l’adhésion ou un mandat passé à une organisation politique ; la formation.
Selon Greenpeace, d’autres critères auraient pu être pris en compte, tels que : "les liens financiers entre fondations, associations et entreprises, ou encore les relations entre les députés et élus locaux qui hébergent des sites nucléaires sur leurs circonscriptions…". Mais au final, le nombre de critères retenus pour établir ces connections et choisir les personnes qui figurent sur la carte a été "volontairement limité pour permettre la lisibilité du résultat final."
Pourquoi rien ne change depuis 40 ans ?
"La visualisation de ce système explique l’inertie de la politique énergétique française" explique l’association verte. "Centré autour de l’industrie, entouré d’élus, d’associations chargées de promouvoir l’énergie nucléaire, de former la relève et de recaser les anciens cadres, il a fonctionné jusqu’à aujourd’hui quelle que soit la majorité politique au pouvoir. Le citoyen a été systématiquement tenu à l’écart des décisions énergétiques depuis les années 1970."
S’il n’est qu’un maillon de la chaîne, le pouvoir politique occupe une place importante dans "facenuke", car c’est lui qui est à même de réorienter la politique énergétique. "C’est aussi le Président de la République qui nomme des acteurs clefs de la filière" indique finalement Greenpeace.
Alain KALT (retranscription)
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