Environnement Lançonnais

AREVA dans le mur (et nous avec...)

samedi 7 mars 2015 par Alain KALT (retranscription)

Depuis 2 jours, on entend beaucoup parler d’ AREVA dans les médias, il faut savoir que la situation financière de ce groupe détenu à 87 % par l’Etat français ( c’est à dire nous ! ) est très mauvaise suite à toute une série de très mauvais choix et les retards et le budget qui explose pour les EPR en construction notamment celui de Flamanville dans la Manche, ce qui pourrait avoir des conséquences néfastes pour la fermeture de Fessenheim ( bien que Malerba et Denis Baupin disent que cela ne devrait rien changer au calendrier de fermeture : Voir lien en fin d’article).

Extraits de Challenge ( qui n’est pas particulièrement anti nucléaire) :

"Si AREVA n’était pas détenue à 87% par l’Etat, elle devrait déposer son bilan", affirme-t-on à Bercy. Une perte de plus de 1 milliard d’euros est envisagée, pour un chiffre d’affaires 2013 à peine supérieur à 9 milliards d’euros.

La fin d’un mythe soigneusement entretenu

La crise est d’autant plus grave que, pendant des années, les dirigeants d’Areva n’ont cessé d’entretenir le mythe d’une entreprise leader et performante dans le domaine nucléaire. Anne Lauvergeon, qui l’a présidée pendant plus de dix ans, voulait s’affranchir d’EDF et des autres acteurs de la filière, dans une sorte de délire mégalomane. La volonté d’"Atomic Anne" d’en faire une entreprise autonome, capable d’assurer la maitrise d’oeuvre de la construction et de la vente de centrales nucléaires, s’est soldée par une série d’échecs, illustrés par la perte d’un contrat à Abou Dhabi, au profit d’une entreprise coréenne qui n’avait jamais construit de centrale nucléaire ! A quoi s’ajoute une série de choix d’investissements qui se sont révélés désastreux. Et suspects, comme le dossier Uramin le laisse supposer, qui va donner lieu à de prochaines mises en examen.

Pourtant, pour la dédommager de ne pas avoir été renouvelée une troisième fois à la présidence d’Areva, Anne Lauvergeon a reçu 1,5 millions d’euros ! Aujourd’hui, on entend dire, au sein de l’entreprise, que l’ex-patronne "a plus nuit à la filière nucléaire française que tous les écologistes réunis". Pourtant, après son départ, personne n’a voulu assumer publiquement l’ampleur du désastre.

La création d’une société de défaisance

À son arrivée à la présidence du directoire, en 2011, Luc Oursel avait opéré un premier nettoyage : une dépréciation de 1,4 milliard d’euros avait été passée pour ramener la valeur d’Uramin à zéro. C’était très inférieur à ce qui aurait était nécessaire. Mais Oursel, ex n°2 de Lauvergeon, s’est montré timoré. Les mesures attendues sont radicales : l’Etat pourrait injecter 2 milliards d’euros dans Areva, grâce à des sommes provenant de la vente d’actifs dans d’autres sociétés de la filière nucléaire. Surtout, la création d’une société de défaisance est envisagée, pour loger et externaliser les activités ultra-déficitaires en même temps qu’imprévisibles, dues notamment aux retards considérables de livraison des réacteurs EPR à Flamanville et surtout en Finlande. Les surcoûts, pourraient avoisiner les 10 milliards d’euros ! Une société de défaisance ? Cette solution a été choisie il y a une vingtaine d’années pour sauver le Crédit Lyonnais dont tous les actifs pourris ont été logés dans le CDR (Consortium de Réalisation) de sinistre mémoire...

En finir avec la gabegie des EPR ?

Plus symbolique encore : l’abandon pur et simple de la construction de nouvelles centrales EPR est envisagé. Areva n’a que des déboires avec cette Rolls-Royce du nucléaire, impossible à réaliser dans les délais et aux coûts prévus et beaucoup trop chère. EDF vient d’annoncer ainsi un nouveau report à 2018 de la mise en service de la centrale de Flamanville, à cause d’Areva. En Finlande, où Areva avait signé un contrat qui mettait à sa charge tous les retards, le coût réel de la centrale EPR en construction pourrait dépasser les 10 milliards d’euros (pour un chiffre d’affaires d’Areva de 9 milliards !) l’intégralité de l’article :

http://www.challenges.fr/entreprise/20141119.CHA0496/le-nouveau-patron-d-areva-est-pret-a-en-finir-avec-les-centrales-epr.html

et

http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRL6N0T93OS20141119?pageNumber=2&virtualBrandChannel=0


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