Environnement Lançonnais

‘Peak Oil’ : Londres s’inquiète, mais refuse la transparence.

mercredi 25 août 2010 par Alain KALT (retranscription)

24 août 2010 ‘Peak Oil’ : Londres s’inquiète, mais refuse la transparence.

L’administration britannique continue de consulter des experts sur la question du ‘peak oil’, mais le département de l’énergie et du changement climatique (DECC) refuse de rendre public des documents sur son analyse de la situation, a révélé dimanche The Observer – The Guardian. Pour les auteurs de l’enquête, cette attitude « alimente (…) les spéculations selon lesquelles les ministres du gouvernement (britannique) sont bien plus préoccupés par un effondrement prochain de l’offre pétrolière qu’ils ne l’admettent. »

The Observer a appris qu’il y a un an s’est tenue une table-ronde réunissant des représentants du DECC, de la Banque d’Angleterre et du ministère de la défense sur la question du peak oil – le point à partir duquel la production mondiale de carburants commencera à décliner.

Les journalistes de The Observer ont obtenu une note ministérielle au sujet de cette table-ronde. Elle indique : « Le discours (du gouvernement) sur le peak oil n’est pas très juste. Il faudrait qu’il prenne en compte le changement climatique et qu’il insiste plus sur la réduction de la demande (de pétrole) et aussi sur le fait que le peak oil pourrait augmenter la volatilité du marché. »

The Observer (l’édition dominicale du quotidien de gauche The Guardian) n’a pu en apprendre guère plus sur cette table-ronde, bien que le journal ait eu recours à des injonctions prévues par la loi britannique sur la liberté de l’information.

La lettre officielle du DECC répondant aux injonctions de l’Observer, datée du 31 juillet 2010, est aussi énigmatique qu’édifiante. Les hauts-fonctionnaires qui l’ont rédigée expliquent qu’ils ne donneront pas plus de précision sur la nature de la stratégie politique envisagée par le DECC, parce que l’élaboration de cette stratégie « est en cours », et qu’elle implique « des enjeux importants ».

Dans la note de présentation de la table-ronde entre le DECC, la Banque d’Angleterre et le ministère de la défense, obtenue par The Observer, il est pourtant écrit que le secret autour du peak oil « n’est probablement pas bon ».

L’un des deux auteurs de l’enquête de The Observer, Lionel Badal, a rédigé pour ‘Oil Man’ une longue enquête montrant comment l’Agence internationale de l’énergie, la source mondiale de référence en matière de pétrole, dissimule depuis 1998 le péril du peak oil.

[L’une des raisons qui nous ont conduit à collaborer, Lionel et moi, est que nous avons tous les deux fait l’expérience du ‘no comment’, lui avec Londres, moi avec Washington…]

La Grande-Bretagne est au coeur du débat sur un possible déclin imminent de la production mondiale de carburants.

Selon David King, ex-principal conseiller scientifique de Tony Blair et de Gordon Brown, les chiffres officiels exagèrent de 30 % le montant réel des réserves de pétrole. Un rapport publié en juin par la Lloyd’s et Chatham House affirme qu’un choc pétrolier provoqué par un déclin de la production mondiale « est probable à court ou moyen terme ». Une Task Force on Energy Security, rassemblant plusieurs industriels emmenés par Richard Branson, le fondateur du groupe Virgin, fait pression sur le gouvernement afin que celui-ci mette la question du peak oil sur le devant de la scène.

En vain, pour l’instant.

Pour ceux qui souhaitent vraiment entrer dans les détails, voir le site particulièrement bien documenté : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pic_p%...


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