Electricité : "Les marges de sûreté se réduisent à partir de 2016"
Le RTE qui publie tous les ans le bilan prévisionnel de l’équilibre offre-demande d’électricité en France a réactualisé en juillet 2013 l’édition de septembre 2012 en mettant à jour le diagnostic prévisionnel à l’horizon de cinq ans.
EN RESUME
"L’effet de la crise économique se prolonge et impacte à la baisse les prévisions de consommation électrique. En parallèle, la production disponible, notamment fioul et charbon, mais aussi au gaz dans ce contexte économique, devient moindre. Résultat : les marges de la sécurité de l’alimentation en électricité de notre pays se réduisent à partir de 2016, tout en restant tributaires de l’évolution économique générale."
"L’actualisation 2013 du Bilan prévisionnel de RTE se caractérise par une révision à la baisse des prévisions de consommation, due à la poursuite de la crise économique en Europe et en France. La consommation intérieure française, corrigée des aléas climatiques, a désormais tendance à stagner. La consommation du secteur industriel reste plus fortement affectée par la crise que dans les prévisions antérieures. En même temps, la sensibilité du système électrique français aux aléas de température poursuit sa progression et montre que le système électrique français doit se prémunir des risques de défaillance en cas d’événement climatique extrême."
"Le ralentissement de la consommation intérieure d’électricité, qui attenue les tensions sur l’équilibre offre-demande, est accompagné par la réduction significative de capacités de production suite aux fermetures de centrales au fioul et au charbon partout en Europe (équivalentes à 7700 MW en France seule, dont 3900 MW déjà actés) prévues entre 2013 et fin 2015, sous l’effet de nouvelles normes environnementales européennes."
"Les prix relatifs des énergies (charbon, gaz) pèsent sur le développement et l’utilisation des moyens de production cycles combinés au gaz. RTE reste attentif à d’éventuelles fermetures supplémentaires et à leur effet sur l’équilibre du système."
"Malgré un léger ralentissement en 2011, la croissance du parc éolien devrait se maintenir entre 2014 et 2018, de même que le développement du photovoltaïque."
"Dans ces conditions, les critères réglementaires en matière d’équilibre offre-demande sont respectés dans les simulations sur cinq ans. Pour autant, les marges de sûreté se réduisent d’année en année à partir de 2016. Cette dégradation prévisionnelle des marges, si elle n’est pas compensée par la création de nouvelles capacités de production ou d’effacement, ne permettrait pas d’assurer la sécurité d’approvisionnement en cas de vague de froid intense comparable à celle de février 2012."
En réponse à ces enjeux, RTE indique poursuivre les travaux d’élaboration du mécanisme de capacités. Les règles de ce mécanisme ont pour objectif de créer les conditions économiques incitatives nécessaires au développement ou au maintien en activité de capacités, qu’elles soient de production ou d’effacement, susceptibles de concourir effectivement à l’équilibre offre-demande.
Enfin, le rôle des interconnexions électriques pour la sécurité d’approvisionnement en France et en Europe, demeure essentiel. RTE devrait mettre en service de nombreux projets de ce type dans les prochaines années sur la plupart des frontières (Espagne, Italie, Royaume-Uni, mais aussi Belgique Allemagne, Suisse et Irlande).
[ Le rapport MAJ est disponibible en PDF :ici ]
QUID DES EFFETS DE LA CHALEUR ?
Selon Nathalie Lemaitre directrice adjointe du dispatching national de RTE à Saint-Denis, qui s’est exprimée mardi sur le Blog du RTE, "l’effet principal de la chaleur sur la consommation d’électricité consiste en un usage intensif de la climatisation (...) Plus les températures augmentent, plus on allume la climatisation et plus la consommation augmente. On observe que les consommateurs utilisent les climatisations quand les températures dépassent 18°C environ."
Et d’ajouter : "En termes d’impact, l’été, la consommation s’accroit de 500 MW quand la température augmente d’un degré. Lundi, la température était supérieure de 3°C aux normales saisonnières et pour aujourd’hui mardi, Météo France a prévu un écart de 4°C, ce qui amène une consommation supplémentaire de 2.000 MW par rapport aux normales saisonnières, soit près de 1,5 fois la consommation de Paris en été. Lundi, à la pointe de 13 heures, nous avons observé une consommation de 57.700 MW, aujourd’hui nous prévoyons environ 58.300 MW."
"Nous travaillons en étroite collaboration avec Météo France qui nous transmet plusieurs fois par jour des prévisions réactualisées, ce qui nous permet d’anticiper les impacts sur la consommation électrique."
Alain KALT (retranscription)
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