Environnement Lançonnais

Le nuage radioactif de Fukushima traverse la France

jeudi 24 mars 2011 par Alain KALT (retranscription)

23-03-2011

Suite au terrible tremblement de terre et au tsunami qui ont frappé le nord-est du Japon vendredi 11 mars 2011, la centrale nucléaire Fukushima I connait de très graves problèmes qui ont affecté ses réacteurs. Conséquence : le site nucléaire émet en continu un panache radioactif. Entraîné par la circulation atmosphérique, un nuage radioactif sans conséquences a atteint la France ce mercredi 23 mars. La centrale nucléaire de Fukushima I, située sur le littoral et à 250 km au nord de Tokyo, a été durement touchée par le puissant tsunami qui a suivi le tremblement de terre exceptionnel de magnitude 9. Suite à la défaillance des systèmes de refroidissement, plusieurs réacteurs ont connu des explosions. De plus, du combustible, normalement confiné et protégé dans des piscines d’eau, est en partie à l’air libre émettant un panache radioactif dans l’atmosphère. Selon l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), ce panache contient des particules radioactives issues des rejets : des gaz rares (xénon, krypton...) et des particules en suspension dans l’air : iode, césium, strontium. Celles-ci sont invisibles et inodores, rendant l’observation directe inefficace.

Sous l’effet de la circulation atmosphérique (vents), le panache va se diluer dans les différentes couches de l’atmosphère, on parlera alors de nuage radioactif. En effet, les gouttelettes d’eau naturellement présentes dans l’air se chargent de particules radioactives qui sont entraînées sur des dizaines de milliers de kilomètres et tomberont ensuite en pluie sur les territoires survolés. Si la concentration des substances radioactives est très importante au dessus de la centrale de Fukushima, les particules vont être dispersées par le vent puis par les couches d’air en mouvement. Ainsi, la concentration de particules radioactives diminue avec l’augmentation des distances et diminue fortement après quelques dizaines de kilomètres, souligne l’IRSN.

L’IRSN dispose d’une modélisation de cette dispersion, réalisée en collaboration avec Météo France, qui lui permet de suivre et d’anticiper ce déplacement (cf. ci-dessous). Selon cette modélisation, le panache a recouvert dans la journée du vendredi 18 mars 2011 la plus grande partie de l’Amérique du Nord et le nord-est de la Sibérie. Il est passé ensuite sur l’Atlantique Nord et a atteint la France métropolitaine le 23 mars 2011, sans que cela soit perceptible par tout un chacun.

Actuellement, l’IRSN estime que les concentrations en particules radioactives seront sans conséquences sanitaire et environnementale en France. Elles seront si minimes qu’elles ne pourront sans doute être détectées dans l’environnement que par des mesures d’échantillons effectuées dans des laboratoires spécialisés. Il n’y a donc aucune mesure particulière à prendre même pour les populations à risque (femmes enceintes et enfants) : pas de restriction alimentaire, pas de prise d’iode stable, pas de mise à l’abri ou de confinement souligne l’IRSN qui ajoute que ’la prise d’iode stable doit se faire uniquement sur ordre du Préfet et qu’il est dangereux d’ingérer des comprimés d’iode stable lorsque la situation ne l’exige pas.’ Même en présence de précipitations, les retombées seront très faibles et ne nécessitent pas de précautions particulières. L’IRSN indique donc qu’il n’y aucun risque à arroser les plantes et le jardin avec la récupération de l’eau de pluie. La situation est beaucoup plus préoccupante au Japon, directement soumis au panache radioactif et au nuage dont les concentrations en particules radioactives sont plus fortes. Dans la région de Fukushima, les autorités japonaises redoutent la contamination des écosystèmes et notamment des produits alimentaires.

En savoir plus en lisant l’article source de notre-planete.info


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