Environnement Lançonnais

Doses limites d’exposition à la radioactivité

samedi 16 avril 2011 par Alain KALT (retranscription)

Une application du principe de précaution : des limites prudentes

Ne pas confondre microSievert (μSv) et milliSievert (mSv),

microsievert et millisievert... Limites annuelles pour la population d’exposition hors radioactivité naturelle et médecine

Ces limites annuelles d’exposition pour la population sont celles du code de la santé publique. Ces limites s’appliquent à la somme des doses efficaces ou équivalentes reçues en dehors de la radioactivité naturelle et de la médecine, dont celles résultant des activités nucléaires. La dose maximale admissible de 1 mSv par an représente environ 40 % de l’exposition naturelle. (Pour la peau, il s’agit de la dose moyenne par cm2 de peau, quelle que soit la surface exposée). ASN

La réglementation française fixe à 1 millisievert (mSv) par an la dose efficace maximale admissible résultant des activités humaines en dehors de la radioactivité naturelle et des doses reçues en médecine. Les limites de doses équivalentes pour le cristallin et pour la peau sont fixées respectivement à 15 mSv/an et à 50 mSv/an.

La limite de 1 mSv/an concerne le public en général . Elle se compare à l’exposition moyenne hors radioactivité et médical qui est de 0,060 mSv/an en France, dont l’exposition au nucléaire qui préoccupe le public ne représente qu’une partie. Pour les personnes qui travaillent avec des radiations ionisantes, la limite est de 100 mSv pour un ensemble de 5 années consécutives, le maximum pour une année ne devant pas dépasser 50 mSv.

Limites annuelles d’exposition pour les travailleurs

Limites annuelles d’exposition pour les personnes amenées à être exposées du fait de leur activité aux rayonnements , en particulier les travailleurs du nucléaire et le personnel de la médecine nucléaire. Dans le cas des femmes enceintes, il s’agit de l’exposition de l’enfant à naître. Des dérogations préalablement justifiées sont dans certaines zones de travail et pour une durée limitée sous réserve de l’obtention d’une autorisation spéciale. Ces expositions exceptionnelles ne doivent pas dépasser deux fois la valeur limite annuelle d’exposition. Source ASN

Ces limites s’appliquent au total des doses efficaces ou équivalentes reçues. Leur dépassement est en principe inacceptable. Ces limites prêtent cependant à confusion, car le fait que les expositions naturelles et médicales en sont exclues est généralement oublié ou omis.

Rappelons que la population française est exposée chaque année à une dose efficace par habitant de 3,7 mSv. Ces 3,7 mSv se répartissent en 2,5 mSv de radioactivité naturelle, 1,1 mSv d’origine médicale et 0,06 mSv de radioactivité liée aux autres activités humaines dont le nucléaire.

La limite de 1 mSv/an peut sembler excessive, comparée aux 0,06 mSv dus aux activités humaines une fois le médical exclu et plus encore aux 0,002 mSv de l’impact d’une centrale nucléaire. D’un autre côté, une dose de 1 mSv est considérée en radioprotection comme une dose faible, voire très faible.

D’autre part, l’exposition à la radioactivité naturelle et au médical varient considérablement d’une personne à l’autre. Ces variations, notamment du fait de diagnostics et de traitements médicaux, dépassent allègrement la limite imposée pour la troisième cause d’exposition.. Si l’on appliquait la limite de 1 mSv à ces deux causes, on ne pourrait pas subir un scanner, il faudrait renoncer à l’avion, abandonner l’alpinisme, ne pas habiter la Bretagne ou la Corse.

Les cellules de notre corps ne font pas la différence entre un rayon d’origine naturelle, médicale et celui d’une centrale nucléaire. Si les fluctuations de l’exposition d’une personne à l’autre dépassent 1 mSv du fait de l’habitat ou des diagnostics et de soins qui prolongent nos vies, il semble illusoire de réduire une limite déjà basse pour la troisième source d’exposition qui est mineure en comparaison. La limite n’a de sens que si de très faibles doses déclenchent des cancers : la réduction des doses du troisième type supprimerait alors quelques cancers. Mais l’effet des faibles doses est des plus incertains et il est bien possible qu’elles n’aient pas d’effets. Dans l’incertitude, on applique le principe de précaution (*).

Le principe de limitation en cas d’accident radiologique

Il faut enfin prévoir des mesures de radioprotection exceptionnelles de la population en cas d’accident ou d’urgence radiologique. Des actions et des contre-mesures sont mises en œuvre en fonction de la nature et de l’importance de l’exposition. Dans le cas d’accidents nucléaires, des niveaux d’intervention exprimés en termes de doses servent de repères aux pouvoirs publics pour décider, au cas par cas, des actions à déclencher : – la mise à l’abri, si la dose efficace prévisionnelle dépasse 10 mSv ; – l’évacuation, si la dose efficace prévisionnelle dépasse 50 mSv ; – l’administration d’iode stable, lorsque la dose à la thyroïde risque de dépasser 100 mSv.


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