Environnement Lançonnais

Viande agglomérée

mercredi 28 juillet 2010 par Alain KALT (retranscription)

Cet article date un peu mais la lenteur des instances européennes permet de le considérer comme étant d’actualité. Il permet une fois de plus de forger notre opinion sur les méfaits de l’industrie agro-alimentaire.

Publié par roland (webmaster) le 20/05/2010 11H11 Thrombine : L’additif « Colle à viande » auquel vous avez (pour l’instant ) échappé ? Auteur : Slovar - Source : Slovar les nouvellesComment continuer à faire consommer plus de viande à des gens dont le pouvoir d’achat s’amoindrit faute de salaires convenables ?

Voilà la question à laquelle la Commission européenne croyait tenir une réponse.

Celle-ci avait pour "joli" nom : "Thrombine" et avait la particularité de permettre de produire de la viande agglomérée !

La stabilité des prix est très utile pour la croissance économique et l’emploi… prétend la BCE dans une brochure destinée au élèves.

Cette stabilité est d’ailleurs, selon Jean-Claude Trichet, applicable aux salaires, qui ne doivent surtout pas augmenter : "Jean-Claude Trichet a par ailleurs haussé le ton sur les risques d’inflation issues des salaires, en déclarant que la BCE, placée en "alerte totale", étaite prêt à agir "de façon préventive" pour éviter tout risque de dérapage des prix via "des effets de second tour" - Source Challenge

Coût de l’opération : Si les prix sont "stables", les citoyens de l’Union européenne ont de plus en plus de difficultés à acheter les produits qui leurs sont proposés !

C’était sans compter sur la Commission européenne qui, probablement travaillée au corps par des lobbies, souhaitait nous faire manger de la viande agglomérée. Ce projet était soumis au vote du parlement.

" ... / ... L’’exécutif européen proposait d’autoriser la thrombine, une enzyme d’origine bovine ou porcine, dans la fabrication de produits carnés. Juste avant le vote, le commissaire chargé de la Santé, John Dalli, avait argumenté que l’autorisation de cette "colle" ne visait qu’à "clarifier la situation" : la Commission souhaitait que la présence de l’enzyme soit obligatoirement mentionnée sur l’étiquette des produits carnés concernés.

Elle voulait de plus harmoniser les législations nationales, la thrombine étant déjà autorisée dans certains Etats membres comme "élément d’aide à la fabrication" et non comme "additif alimentaire". En outre, avait fait valoir M. Dalli, la thrombine aurait permis de mettre sur le marché des produits carnés "moins chers", puisqu’issus de morceaux de viande bas de gamme, ce qui au final aurait été "à l’avantage des consommateurs les moins aisés ... / ... " - Source LSA

Donc, selon le bon Monsieur Dalli, l’introduction de cette "saloperie" avait avant tout un but social ! Hé, les moralistes, sachez que : "quand on a faim on mange" ... sans se poser de question !

Il s’est tout de même trouvé 370 députés européens (soit une voix de plus que la majorité nécessaire ) pour refuser l’autorisation d’usage de cette "colle" qui est une enzyme issue de sang de bœuf ou de porc, dans la fabrication de produits carnés sous forme d’agglomérat !

Pour l’anecdote, 262 parlementaires étaient d’accord pour vous faire consommer cette horreur ! - Source Le Monde

Parole de Slovar : Si nous trouvons la liste des 262 parelementaires, nous nous ferons un plaisir de la publier !

Extrait du communiqué du parlement européen

" ... / ... Les députés se sont notamment appuyés sur un règlement européen de 2008 qui définit les conditions d’autorisation des additifs alimentaires dans l’UE : leur utilisation ne doit pas être susceptible d’induire le consommateur en erreur et ils doivent présenter un avantage ou un intérêt particulier pour le consommateur (meilleure préservation de la qualité nutritive des produits, amélioration de la capacité de conservation, etc.) Deux conditions qui ne sont pas remplies par la thrombine, selon les partisans du veto.

La proposition initiale de la Commission prévoyait l’étiquetage obligatoire pour les produits reconstitués avec de la thrombine, ainsi que l’interdiction de son utilisation dans les restaurants. Mais les députés ont considéré que ces mesures n’excluraient pas la possibilité de donner à penser aux consommateurs qu’ils achètent des produits à base de viande non reconstituée. Le Parlement a ainsi exercé son droit de veto, selon la procédure dite de "réglementation avec contrôle", qui permet aux élus de rejeter les mesures d’exécution de la législation européenne proposées par la Commission.

Fort bien ! Mais c’est à la fin du communiqué que tout se gâche !

Les autorités nationales restent néanmoins compétentes pour décider de l’autorisation de la thrombine en tant que substance destinée à la simple transformation des aliments ("auxiliaire technologique") et non à la consommation en tant que telle "- Source Parlement Européen

Oui mais, diront les français : Y a pas de ça chez nous ! "

Et bien, il semble pourtant que les industriels aient approché la France il y a moins de 10 ans sur ce sujet . En effet, nous avons trouvé au cours de nos recherches un document sur l’utilisation de la Thrombine dans les produits carnés sur le site de l’AFSA. Ce document est daté du 9 mai 2001 et signé par un dénommé : Martin HIRSCH

" ... / ... L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments a été saisie le 14 mars 2000 d’une demande d’avis relative à une demande d’autorisation d’emploi de thrombine dans divers produits de viandes et poissons. Après consultation du groupe de travail « Biotechnologie » de la section de l’alimentation et de la nutrition du Conseil supérieur d’hygiène publique de France, le 4 avril 2000, de la Commission de technologie alimentaire, le 9 juin 2000, et du comité d’experts spécialisé « Biotechnologie », placé auprès de l’Afssa, le 23 novembre 2000, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments a rendu l’avis suivant : ... / ...

1- le dossier contient des informations documentées relatives à l’appréciation de la sécurité du produit ; 2- ces données devraient être reconsidérées d’une part si l’infectiosité relative aux ESST était démontrée dans le sang et le muscle des bovins, quelle que soit leur origine, et d’autre part si la susceptibilité des porcs à l’agent de l’ESB après exposition par voie orale était rapportée ; 3- compte tenu de ces éléments, l’utilisation de cette préparation enzymatique d’origine bovine et porcine, si elle était autorisée, devrait être appréciée au regard de son réel intérêt technologique par rapport aux techniques alternatives actuellement utilisables : utilisation de saumure associée à un traitement thermique et mécanique (pour les produits cuits), emploi d’autres agents liants (enzyme, alginate de calcium, albumine, carraghénanes, par exemple) ; 4- en tout état de cause, il conviendrait que cette préparation enzymatique satisfasse aux exigences de l’arrêté du 5 septembre 1989.

La thrombine serait selon Le Parisien : "Interdite dans les restaurants".


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