Découvrez pourquoi les éoliennes haïssent les insectes !
Les exploitants de turbines éoliennes de grande puissance disposent désormais de plus de 10 ans de retour d’expérience sur les performances effectives de leurs machines.
Généralement réalisés en résine et fibre de verre, les revêtements de des pales sont sujets à différents types d’agressions, d’érosion ou d’encrassement avec le temps pouvant altérer le fonctionnement. Ainsi, le simple encrassement de la pale par l’écrasement d’insectes peut provoquer en quelques jours des pertes de puissance.
Dans l’exemple des turbines de 2 MW, hautes de 100 mètres, François Cauneau, professeur de mécanique des fluides au CEP - MINES ParisTech décrit le phénomène suivant :
"On s’est rendu compte assez récemment que l’encrassement des bords d’attaque des pâles de ces turbines par des insectes sur une éolienne installée en campagne quand elle tourne par une belle soirée d’été va ramasser un nombre considérable d’insectes. Alors on pourrait se dire que l’impact n’est qu’esthétique, à la rigueur. Mais, en fait, pas du tout. On s’est rendu compte que l’impact en terme de perte de production était de l’ordre de 20%, 30% voire même 40% dans le pire des cas. C’est dire que les enjeux économiques et industriels sont considérables dans la maîtrise de l’impact de la rugosité, de l’état de surface de ces machines."
Il est donc nécessaire de se doter d’outils permettant d’expertiser les seuils d’évolution acceptables pour ces processus de vieillissement, ainsi que d’évaluer les bénéfices attendus pour les remèdes envisagés : réparations des revêtements, nettoyages, pose d’appendices... C’est ce que fait le groupe Observation, Modélisation et Décision du Centre énergétique et procédés de MINES ParisTech en collaboration avec de nombreux acteurs du monde industriel. Ce travail de modélisation passe aussi bien par la mise au point de souffleries virtuelles, que l’expérimentation in situ.
Cette recherche partenariale prend la forme d’un projet de recherche mené en étroite collaboration avec l’industriel, et cesse dès lors qu’il a acquis le retour d’expérience souhaité grâce à l’aide du chercheur. Les travaux sont alors réinvesti en propriété industrielle chez le partenaire. Le CEP contribue également à la découverte des technologies de rupture qui permettront d’élaborer la nouvelle génération de machines.
Alain KALT (retranscription)
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