Environnement Lançonnais

La planète prend du retard dans la préparation de l’après-pétrole

samedi 19 janvier 2013 par Alain KALT (retranscription)

La mise en place des énergies renouvelables se fait à un rythme trop lent

17 janvier 2013 |Agence France-Presse|Actualités économiques Photo : Agence France-Presse Anne-Christine PoujoulatL’Agence internationale pour les énergies renouvelables ambitionne de faire passer de 16 à 30 % la part des énergies propres d’ici 2030. La part des énergies renouvelables dans la consommation globale d’énergie a progressé pendant la dernière décennie à 16 % mais de nombreux experts doutent que l’objectif de quasiment la doubler d’ici 2030 soit atteint.

« Le virage vers les énergies à faible émission de carbone a été pris », a souligné la secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Christina Figueres, devant le sommet mondial sur les énergies du futur organisé à Abou Dhabi cette semaine. « Mais ce virage n’est pas pris à l’échelle et à la vitesse voulues », a-t-elle relevé alors que l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) a lancé lundi un plan destiné à doubler en 2030 la part de ces énergies.

« C’est un objectif ambitieux », a reconnu Adnan Amin, secrétaire général de l’Irena basée à Abou Dhabi. Mais il a estimé que l’objectif, consistant à porter à 30 % contre 16 % actuellement la part des énergies renouvelables, pourrait ne pas être atteint et que la part des énergies propres pourrait passer à seulement 21 % si les efforts n’étaient pas décuplés.

L’Irena a lancé dimanche, à l’ouverture d’une semaine consacrée à l’énergie durable, le premier atlas mondial pour l’énergie solaire et éolienne, afin d’aider les pays à évaluer leur potentiel.

Selon un rapport de Renewable Energy Policy Network for the 21 st Century (REN21), un réseau mondial d’acteurs publics et privés, la part des énergies renouvelables atteint actuellement 17 à 18 % des énergies consommées. Les énergies fossiles - pétrole, gaz et charbon - représentent 80 % et l’énergie nucléaire de 2 à 3 %, selon le même rapport.

Les quelque 170 experts interrogés dans ce rapport restent divisés sur l’avenir des énergies renouvelables. Les pessimistes estiment que leur part n’atteindrait pas les 20 % des énergies consommées d’ici 2050. Les modérés évoquent un pourcentage de 30 à 45 % et les optimistes parlent de 50 à 90 %.

La part des énergies renouvelables atteint les 20 % dans au moins 30 pays et 120 pays ont divers objectifs pour leur introduction et leur développement. « Je ne suis pas optimiste quant à l’objectif de 2030 et j’ai de nombreux points d’interrogation », a déclaré Fatih Birol, économiste en chef de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Il a relevé que le prix moyen du baril de pétrole a été 112 $US en 2012, un record, en soulignant que les subventions pour les énergies fossiles sont « l’ennemi public numéro un de la lutte pour le changement climatique ». Ces subventions ont atteint 523 milliards en 2011, soit 30 % de plus qu’en 2010, a indiqué M. Birol, selon lequel cet argent dépensé rend les énergies fossiles abordables et augmente leur consommation. « Nous avons absolument besoin des énergies renouvelables mais, à moins d’avoir un cadre qui rend les investissements profitables, nous ne réaliserons pas l’objectif », a-t-il souligné.

Or, les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables ont reculé de 11 % en 2012, plombés par des lourdes chutes sur des grands marchés comme les États-Unis, l’Inde et l’Europe, mais la casse a été moindre que redouté, selon un rapport publié lundi.

L’an passé, 268,7 milliards ont été investis dans des projets d’énergies propres, contre 302,3 milliards en 2011, selon une étude réalisée par le cabinet spécialisé Bloomberg New Energy Finance (BNEF). Selon le rapport de REN21, les investissements annuels dans les énergies renouvelables pendant la prochaine décade devrait osciller entre 300 et 1000 milliards.

Le président français François Hollande a appelé mardi devant le sommet à « davantage d’investissements dans les énergies renouvelables » pour « préparer l’après-pétrole ». « L’heure n’est plus à la dispersion ou aux constats complaisants mais à l’action », a-t-il dit.

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