Environnement Lançonnais

Fuite d’uranium au Tricastin : le jugement est tombé

samedi 16 octobre 2010 par Alain KALT (retranscription)

Fuite d’uranium au Tricastin : le jugement est tombé Le 15 octobre 2010 par Célia Fontaine

Le tribunal de Carpentras a relaxé la Socatri (filiale d’Areva) dans l’affaire de la fuite d’uranium sur le site nucléaire du Tricastin, à Bollène (Vaucluse).

Mise en cause pour délit de pollution des eaux, la société a tout de même été condamnée à une amende de 40.000 euros, pour avoir omis de déclarer sans délai l’incident de juillet 2008 à l’Autorité de sûreté nucléaire (IRSN) et au préfet. C’est 60.000 € de moins que ce qui avait été requis par le parquet en juin dernier.

Le débordement d’une cuve de l’usine de traitement des déchets avait contaminé temporairement les cours d’eau proches du site. 74 kilogrammes d’uranium s’étaient déversés dans le sol mais aussi dans le réseau hydrologique.

Pour l’association « Sortir du nucléaire » et son avocat Benoît Busson, le jugement résulte d’une faille dans la réglementation. Il n’y aurait pas, selon lui, de norme française de potabilité de l’eau en ce qui concerne l’uranium ou les matières radioactives. Seules les normes-guides de l’Organisation mondiale de santé (OMS) recommandent de ne pas aller au-delà de 15 microgrammes/litre d’uranium dans l’eau. Or, les analyses effectuées sur l’eau du robinet près du site après l’incident ont révélé une teneur de 70 µg/l.

Du côté de France nature environnement (FNE), autre partie civile, on estime que la Socatri ainsi que sa maison mère Areva ont à l’époque « fait preuve de négligences et d’imprudence inacceptables dans la gestion des déchets radioactifs ». Les inspecteurs de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avaient en effet relevé « des irrégularités dans les conditions d’exploitation lors de l’incident et une gestion lacunaire de la crise par l’exploitant en matière d’information des pouvoirs publics ».

La Fédération regrette que la société n’ait pas été condamnée pour la pollution des eaux. Elle envisage donc de faire appel de la décision.

Le 22 septembre dernier, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a présenté son rapport sur la fuite d’uranium. 400 prélèvements d’eau de nappe ont été effectués dans la plaine du Tricastin. Si des valeurs plus élevées en uranium ont été observées dans la nappe alluviale sur la commune de Bollène, celles-ci « sont vraisemblablement liées à l’activité passée du site nucléaire », avait indiqué l’IRSN.

Les résultats d’analyses montrent que moins de 1,5 % des points présentent des concentrations en uranium supérieures à la valeur-guide pour les eaux de boisson de l’OMS.

Les habitants dont les forages présentaient des teneurs supérieures à la valeur de l’OMS sont désormais raccordés au réseau d’eau potable


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