La fermeture de Fessenheim, pas avant l’ouverture de Flamanville ?
Critiquée sur ses propos ambigus tenus mardi 8 septembre en marge d’un déplacement en Alsace, la ministre de l’écologie Ségolène Royal a précisé sa pensée mercredi, faisant imperceptiblement glisser la date butoir de 2017 à 2018.
C’était l’un des engagements de François Hollande : fermer la centrale nucléaire de Fessenheim, la plus vieille de France, d’ici la fin de son quinquennat, début 2017. Or la donne pourrait être compliquée par le récent report -le 4e-, de l’ouverture de l’EPR de Flamanville, désormais fin 2018. Interrogée par la presse sur les conséquences de ce retard sur la fermeture de Fessenheim, Ségolène Royal a rappelé, lors d’un déplacement à Strasbourg, le plafonnement de la production d’’énergie nucléaire prévue par la loi de transition énergétique : « ce qui veut dire que quand Flamanville ouvrira, Fessenheim devra fermer. Flamanville va ouvrir d’ici 2018. Et donc en effet, Fessenheim devra fermer. »
Ces propos ont aussitôt suscité l’ire des antinucléaire, dont Europe Ecologie-les Verts, qui s’est étonné mardi « de la légèreté avec laquelle est envisagé le respect de la parole présidentielle ». « Conditionner la fermeture de Fessenheim à l’ouverture sans cesse repoussée du fiasco industriel que représente l’EPR de Flamanville relève de la mauvaise plaisanterie », ajoute le parti.
L’échéance passe à 2018
La ministre a aussitôt tenté de rectifier le tir sur twitter, y déclarant que « la fermeture de Fessenheim n’[était] pas reportée, [et qu’elle devait] être organisée dans le cadre de la nouvelle loi [de transition énergétique]. Il n’y a aucun sujet de polémique. »
Rebelote ce mercredi à la sortie du conseil des ministres : interrogée par la presse, Ségolène Royal a essayé d’éteindre l’incendie. « Comme je l’ai dit hier, à partir du moment où deux nouveaux réacteurs vont ouvrir, deux vieux réacteurs devront fermer à l’échéance butoir de 2018, ce qui veut bien dire qu’il faudra dès l’année prochaine [2016] engager ce processus en respect des personnes, en respect des territoires », a expliqué la ministre.
« Ce sera irréversible d’ici la fin du quinquennat, bien évidemment », a-t-elle ajouté. Comprendre : la fermeture n’aura peut-être pas lieu en 2017, mais le processus, « irréversible », sera bien lancé au plus tard début 2017. La fermeture de Fessenheim se fera « au plus tard en 2018 », mais EDF devra dire dès l’année prochaine comment elle va s’y prendre, a complété la ministre.
Début 2016, un décret pour lancer le processus
Ces propos ont aussitôt été confirmés par Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement : « L’objectif du gouvernement est que cette centrale soit fermée. Un décret sera pris dès le début de l’année prochaine [2016] pour engager le processus de fermeture » et celui-ci sera « irréversible ». « L’objectif, c’est de tenir l’engagement qui a été pris de fermer la centrale de Fessenheim », a-t-il conclu.
Interrogée mardi par l’Agence France Presse (AFP), à la veille de cette clarification, la ministre allemande de l’environnement, Barbara Hendricks, s’était dite « évidemment très déçue » : « Je me suis adressée à plusieurs reprises à ma collègue française pour plaider pour un arrêt le plus rapide possible de cette vieille centrale, et je m’attendais à ce que le réacteur soit retiré du réseau en 2017 comme annoncé ».
Source : Romain Loury - Le JDLE - le 09 septembre 2015
Alain KALT (retranscription)
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