Environnement Lançonnais

La diminution de l’énergie nette, frontière ultime de l’Anthropocène

lundi 27 janvier 2014 par Alain KALT (retranscription)

C’est un fait, pour construire des aéroports, des autoroutes, des immeubles qui vont chatouiller le ciel et des mégalopoles de 30 millions d’habitants, nous devons disposer physiquement d’une énergie nette suffisante. L’énergie nette est la quantité d’énergie qui reste à la société après soustraction de l’énergie utilisée pour la production de cette même énergie. Or, il existe un seuil au dessous duquel une société ne peut pas descendre sans risquer de voir s’effondrer son activité économique et ses fonctions sociales. Si l’énergie ne sert qu’à produire de l’énergie, il ne reste plus rien pour permettre à la société de fonctionner.

Quelle part de la population est capable de comprendre l’évolution de la production et des réserves pétrolières ? Qui est en mesure d’expliquer le fonctionnement d’une centrale nucléaire ? Qui sait analyser les externalités liées à l’extraction des sables bitumineux du Canada ? Le secteur énergétique est de ceux qui font l’objet des plus nombreuses désinformations, déformations et manipulations de données. Celles-ci alimentent une recrudescence de théories du complot (moteur à eau), de bulles spéculatives (gaz de schiste) et d’inventeurs, souvent extravagants, qui promettent une énergie libre, illimitée et écologique pour l’humanité entière (moteur à aimants permanents). Il est en effet très facile de faire croire à une abondance rassurante en masquant les aspects les plus gênants de la réalité. Cette situation n’est pas toujours liée à de la mauvaise foi. Elle est souvent imputable l’hyperspécialisation des experts qui, pour être capables de développer et comprendre les techniques les plus pointues, s’affranchissent des variables gênantes de la grande équation du Monde, au point d’en méconnaître toute la complexité.

Certains chercheurs ont tenté de développer une vision globale, une vision systémique qui tienne compte de la complexité des interdépendances entre l’Homme et son environnement. Une telle approche permet d’intégrer l’énergie comme faisant partie de chaque élément, de chaque transformation de l’écosystème et non comme un secteur industriel que l’on peut gérer indépendamment du reste.

Howard Thomas Odum est de ceux-là. Cet écologue américain, connu pour ses travaux sur l’analyse systémique des systèmes écologiques, publie en 1973 un papier1 dont la pertinence reste remarquable quarante années plus tard, malgré les progrès technologiques et l’accélération de l’innovation que nous avons connus depuis. Son analyse démontre que, bien qu’indissociables dans la réalité, les trois éléments du triptyque énergie-écologie-économie sont aujourd’hui pris en compte séparément et par des spécialistes, provoquant des choix politiques non-durables, des oppositions militantes fortes et des dégradations irréversibles. H. T. Odum montre également qu’il ne suffit pas de quantifier l’énergie en termes de ressources brutes, mais qu’il faut analyser la quantité d’énergie dont la société pourra réellement disposer en fin de compte : l’énergie nette.

« La vraie valeur de l’énergie pour une société est l’énergie nette, celle qui reste après avoir soustrait les coûts énergétiques de l’acquisition et de la concentration de cette énergie. » H.T. Odum, 1973.

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