Environnement Lançonnais

Pétrole de schiste : des forages seraient iminents

samedi 5 mars 2011 par Alain KALT (retranscription)

Un autre hydrocarbure non-conventionnel encore plus méconnu que les gaz de schiste risque de faire parler de lui dans les prochains jours : le pétrole de schiste fait en effet l’objet d’après Greenpeace "de projets d’exploration dans le Nord de la France".

Rappelons que le gouvernement, par la voix de son ministre de l’écologie, Nathalie kosciusko-morizet, a affirmé suspendre toutes les opérations de forages et de fracturation hydraulique jusqu’au 31 mai, concernant les gaz de schiste dans le Sud de la France.

Cependant, Greenpeace révèle que pour les projets d’exploration des pétroles de schiste dans le bassin parisien, seules les opérations de fracturation sont suspendues jusqu’au 31 mai. Ainsi, les premiers forages verticaux devraient commencer mi-avril, tandis que les travaux préliminaires (terrassement, avant-trou) sont déjà en cours près de Château-Thierry.

« Une certaine confusion règne entre la question du gaz et du pétrole de schiste, et le gouvernement entretient ce flou artistique, explique Anne Valette, en charge de la campagne Énergie-Climat pour Greenpeace France. Il a en réalité laissé la porte ouverte au début des opérations dans l’Aisne et en Seine-et-Marne dès le 15 avril. »

Mêmes causes, mêmes effets pour les sols et le climat

Selon des documents officiels des sociétés Toreador et Vermillion, qui mènent la prospection de ce pétrole de schiste, celui-ci se niche très profondément au cœur de la roche. "Le forage vertical prévu ne serait d’aucune utilité s’il n’était suivi de l’emploi de cette fameuse et si dangereuse technologie de la fracturation hydraulique" explique l’organisation non gouvernementale.

Celle-ci consiste à fracturer la roche en profondeur pour en extraire les hydrocarbures, gaz ou pétrole, en injectant d’énormes quantités d’eau et de produits chimiques. Les risques de pollution des sols et des eaux sont grands. De plus, l’impact du pétrole de schiste sur les changements climatiques est catastrophique. La production de carburant issu de pétrole de schiste – extrêmement énergivore – émet jusqu’à 5 fois plus de CO2 que la production de pétrole dit conventionnel.

La France n’est pas la seule concernée par ce phénomène, et depuis plusieurs années, Greenpeace mène campagne contre les pétroles dits « non-conventionnels » partout sur la planète. En janvier dernier, elle a lancé la campagne « Petrol addict » pour dénoncer – avec humour – l’addiction de notre société au pétrole, dont la fuite en avant vers les pétroles non-conventionnels comme le pétrole de schiste, est un symbole.

La fracturation, KEZAKO ?

Pour mieux comprendre le processus de fracturation hydraulique, nous vous invitons aussi à regarder l’animation publiée par le New-York Times >>>>> ICI

Le pétrole de schiste, avec les sables bitumineux, sont les pétroles le plus coûteux, les plus sales, les plus polluants qui soient.

Un puits standard nécessite environ 10 à 15 millions de litres (10 000 à 15 000 m3), même si les quantités peuvent varier en fonction de la géologie et de la nature du puits.

La composition potentielle du liquide de fracturation (utlisée par Questerre au Québec notamment) est la suivante : eau, sable de silice flexible, et une série de produits chimiques, polyacrimalide, isopropanol, triméthyloctadécylammonium, xylène sulfonate de sodium, hypochlorite de sodium, gomme de guar, huile de base à faible toxicité, amine quaternaire, monohydrate de nitrilotriacétate de trisodium, isopropanol, méthanol, phosphate de tibutyl, hydrochloric acid.

Près de 50% des résidus de fluides (eau + sable + produits chimiques) restent sous terre et les 50 % restants remontent à la surface. Le recyclage de ces eaux polluées est long, très coûteux et fait de nouveau appel à des produits chimiques afin de traiter l’eau.

Au-delà des produits chimiques, l’eau usée remontant à la surface peut contenir des métaux lourds, tels que l’aluminium, l’antimoine, l’arsenic, cobalt, chrome, fer, plomb, nickel, molybdène, étain, vanadium, zinc, etc.

En cas de fuite, notamment via une fissure dans la cimentation des forages, ces produits chimiques peuvent s’infiltrer dans les nappes phréatiques souterraines.


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