Environnement Lançonnais

Des insectes OGM de Syngenta bientôt dans la nature ?

mardi 12 mars 2013 par Alain KALT (retranscription)

Londres/Lausanne, le 8 novembre 2012. La société britannique Oxitec, qui est en train de développer des insectes génétiquement modifiés destinés à rendre les insectes nuisibles inoffensifs pour l’agriculture, est étroitement liée au géant agrochimique suisse Syngenta. Afin d’accélérer la commercialisation de ce matériel OGM et d’engranger des profits, les entreprises n’hésitent pas à influencer en leur faveur les réglementations internationales. C’est ce que révèle un rapport publié par les organisations GeneWatch UK, Testbiotech, Corporate Europe Observatory, la Déclaration de Berne et SWISSAID.

Grâce à l’appui financier et aux ressources humaines mis à sa disposition par Syngenta, Oxitec développe des insectes parasites génétiquement modifiés destinés à rendre les insectes nuisibles inoffensifs pour les végétaux. L’entreprise, dont les cadres dirigeants sont des ex-collaborateurs de Syngenta, a déjà commencé à disséminer à large échelle des insectes génétiquement manipulés dans les Iles Caïman, en Malaisie ou encore au Brésil. Ces insectes doivent s’accoupler avec les espèces locales et engendrer des descendants non viables, contribuant ainsi à leur extinction progressive. Si le plan de commercialisation de cette lutte contre les insectes nuisibles grâce au génie génétique est mis en œuvre, des millions d’insectes OGM seront introduits dans l’agriculture. Ces larves mortes transgéniques, présentes sur des olives, tomates, agrumes et choux, peuvent ainsi se retrouver dans notre cycle alimentaire.

Ce rapport de plusieurs ONG met également en lumière le lobbying agressif exercé par des (ex-)employés de Syngenta. On peut citer par exemple les graves conflits d’intérêts apparus au sein du groupe de travail de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), chargée d’édicter les directives sur l’évaluation des risques que présentent les insectes génétiquement modifiés. C’est donc sans surprise que le projet relatif à ces directives comporte d’évidentes lacunes. Les conséquences sur la production alimentaire des insectes transgéniques sont ainsi à peine prises en considération. Or les « produits » d’Oxitec sont développés de façon à ce qu’ils meurent déjà au stade larvaire, leurs résidus pouvant parfaitement se retrouver dans les tomates, les olives ou les choux. De plus, les insectes OGM vivants tout comme les plantes auxquelles ils se rattachent pourraient également se répandre de manière incontrôlée dans d’autres domaines agricoles et dans d’autres pays.

Le rapport soulève par ailleurs des questions dérangeantes concernant un projet, financé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), visant à l’élaboration de règles internationales sur l’utilisation de moustiques génétiquement modifiés. Ce projet a en effet permis à la société Oxitec de contourner les procédures d’autorisation habituelles, notamment au Brésil où les autorités concernées ont approuvé la dissémination de 16 millions d’insectes sans que des critères d’évaluation des risques soient encore en place.. C’est pourquoi Helen Wallace, directrice de GeneWatch, met en garde : « L’opinion publique va être choquée lorsqu’elle découvrira que des insectes transgéniques ont pu être lâchés dans la nature sans aucun contrôle. Afin de garantir des directives qui tiennent véritablement compte des risques encourus, il s’agit d’exclure tout conflit d’intérêt lors des processus d’autorisation. »

Pour de plus amples informations :

•François Meienberg, la Déclaration de Berne, food@evb.ch

•Catherine Morand, SWISSAID, c.morand@swissaid.ch

•Christophe Then, Tesbiotech, info@testbiotech.org

Voir en ligne : Source de l’article...

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