Environnement Lançonnais

Le chocolat a un goût amer pour les enfants qui le produisent

jeudi 14 octobre 2010 par Alain KALT (retranscription)

13-10-2010 Le chocolat a un goût amer pour les enfants qui le produisent

En mars 2009, l’association suisse « La Déclaration de Berne » décidait de se faire l’écho, auprès des consommateurs finaux que nous sommes, de l’exploitation et de la traite d’enfants pratiquées au sein de plantations de cacao en Afrique de l’Ouest. De fait, bien qu’ayant signé en 2001 le Protocole Harkin-Engel, lequel l’engageait à remédier à des conditions de travail inacceptables, l’industrie du chocolat et du cacao tarde à passer à l’action. Initialement, l’engagement à la prise de mesures effectives dans le cadre de cet accord volontaire et non contraignant fixait une première échéance en 2005. Non respectée, une prolongation de trois ans fut accordée. Les attentes n’ayant toujours pas été satisfaites en juin 2008, un troisième délai recula cette échéance factice à fin 2010.

Mandatée pour surveiller le processus de mise en œuvre des initiatives de la filière chocolat, l’université états-unienne de Tulane a publié, le 1er octobre dernier, un rapport inquiétant. Interrogés pour les besoins de l’enquête, 600 enfants travaillant dans des exploitations de cacao ont révélé des conditions de travail inadmissible, telles que l’utilisation de pesticides sans le moindre équipement de protection, le transport de charges lourdes ainsi que des violences psychologiques et physiques. Plus révélateur encore de l’échec cuisant de la mise en place d’une chaîne d’approvisionnement équitable et durable, le rapport de Tulane montre que le nombre d’enfants exploités est supérieur aux estimations faites lors de la précédente étude en 2002.

Expliquant cet enlisement, la majorité des programmes prétendument mis en œuvre sont restés à l’état de projets pilotes neuf après leur création. Pour preuve, ils n’ont bénéficié qu’à seulement 3 % des communes ivoiriennes et 14 % des communes ghanéennes où l’on cultive le cacao, le Nigeria et le Cameroun étant encore plus mal lotis.

En 2009, l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA) estimait à plus de 250 000 le nombre d’enfants travaillant dans les plantations en Afrique de l’Ouest, dont plus de 60 % étaient âgés de moins de quatorze ans. Bien que leur parcours varie d’une plantation à l’autre, il est fréquent que ces enfants soient vendus en échange d’une rémunération ou de la promesse d’une éducation.

Cécile Cassier


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