Environnement Lançonnais

La facture incommensurable de BP

lundi 26 juillet 2010 par Alain KALT (retranscription)

03 juillet 2010 La facture “incommensurable” de BP (Financial Times) Le Financial Times se perd un peu en conjectures pour tenter d’évaluer le montant des dédommagements que BP aura à verser pour la fuite de pétrole du golfe du Mexique, qui dure depuis le 20 avril, et que le président Obama a qualifiée de « 11-septembre environnemental ».

La facture pourrait être du même ordre de grandeur que les 206 milliards de dollars versés par les majors du tabac en 1998, pronostique le FT dans son édition du 2 juillet.

Un avocat propose ses services aux victimes de la marée noire. [Corbis]

Habitants, associations environnementales, gouvernements locaux et fédéral, actionnaires, industriels associés à BP dans le forage du puits détruits : tout le monde se prépare à attaquer la compagnie pétrolière britannique. Le New York Times fournit une analyse détaillée des nombreuses législations que BP aurait enfreintes.

Le Financial Times, dans sa longue analyse publiée le 2 juillet, cite un juriste d’un cabinet spécialisé dans la défense des grandes firmes. Paul Cereghini indique que BP va probablement « créer une nouvelle catégorie à lui tout seul (…) Je pense qu’on parvient à un stade où les dimensions du litige deviennent tellement grandes que la situation est totalement inédite ».

Tony Buzbee, patron d’un cabinet d’avocats à Houston (Texas), juge que « il n’y a tout simplement aucun moyen de savoir pendant combien de temps (BP) va devoir payer pour ça ». L’échelle de temps sera certainement de plusieurs décennies, estime le FT.

Parmi les dizaines de clients qui l’ont consulté dans le but attaquer BP pour préjudice commercial, Me Buzbee compte des pêcheurs, bien sûr, mais aussi… des « marchands de crème solaire ».

Des dommages et intérêts peuvent être réclamés au nom de « tout ce qui vole dans l’air, tout ce qui nage dans la mer, et tout ce qui pourrait vivre sur terre », d’après un juriste spécialiste d’environnement cité par le quotidien économique londonien.

Parmi les créatures terrestres, les actionnaires de BP ne devraient pas être en reste.

L’action de British Petroleum a perdu a moitié de sa valeur depuis l’explosion du puits de Macondo, soit plus de 90 milliards de dollars.

Le prix très élevé des credit default swaps, c’est-à-dire les contrats d’assurance sur d’éventuels défauts de remboursement de crédits de la part de BP, fait de cette doyenne des compagnies pétrolières, premier producteur pétrolier aux Etats-Unis, une compagnie « pourrie » (« junk »).

Le fond de pension de l’État de New York accuse par la firme pétrolière de l’avoir trompé sur sa capacité à faire face à une marée noire.

George Monbiot, célèbre bloggueur écologiste du quotidien britannique The Guardian, explique pourquoi à son avis les actionnaires de BP n’ont qu’à « s’en prendre à eux-mêmes ».


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